Jamais la devise de Guillaume Iᵉʳ d’Orange-Nassau n’a autant été d’actualité. Chasser aujourd’hui c’est affirmer consciemment ou inconsciemment une identité, des racines et ainsi sauvegarder un patrimoine, l’avenir de notre monde et de notre civilisation. Face aux attaques que nous subissons, il faut maintenir !

Le véritable but des anti-chasse

En voulant tout interdire, les « anti » ne cherchent pas à protéger la nature ou les animaux. Si c’était le cas, ils se rendraient compte que les espèces chassées se portent souvent mieux que les espèces non chassées ; ils verraient ce que font les chasseurs pour la sauvegarde, l’entretien et la restauration des habitats de la faune et des biotopes. Si leur combat était honnête, ils admettraient que l’écologie, la vraie, est défendue par les chasseurs. 

Non, leur combat est autre. Certains avouent même qu’une régulation est nécessaire et qu’il faudrait salarier des professionnels pour cela. Ce n’est pas la chasse qui les dérange mais les chasseurs. En s’attaquant aux chasseurs et en voulant les faire disparaître, ils préparent l’avènement de l’homme global, de l’homme indifférencié, de l’epsilon du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. Cet homme qui, dépossédé de ses particularités, est en réalité dépossédé de son humanité. La déclaration du maire de Poitiers est révélatrice des fondements totalitaires de cette famille politique : « L’aérien ne doit plus faire partie des rêves des enfants. » Quand on s’attaque aux rêves, les camps de rééducation ne sont pas loin. 

Le grand anthropologue Claude Levi-Strauss avait bien vu ce danger : « Or on ne peut se dissimuler qu’en dépit de son urgente nécessité pratique et des fins morales élevées qu’elle s’assigne, la lutte contre toutes les formes de discrimination participe de ce même mouvement qui entraîne l’humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l’honneur d’avoir créé des valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie et que nous recueillons précieusement dans les bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins certains d’être capables d’en produire d’aussi évidentes […]. »

Il s’agit donc bien d’un combat politique ou méta-politique, d’un combat de civilisation qui nécessite d’éliminer les rebelles, les résistants, les opposants à ce monde désincarné. Les cibles des « anti » sont claires : chasseurs, pêcheurs, éleveurs, aficionados, cavaliers… Ce sont les tenants d’un monde dans lequel les liens avec la nature sont réels. Ce sont des gens qui savent que la nature n’est pas un film de Disney où Bambi gambade joyeusement jusqu’à ce que le méchant chasseur vienne perturber son Eden. Ce sont des gens qui ont conscience de leur appartenance à un monde qui n’est ce qu’il est que grâce à un héritage et à une longue chaine de transmission. Ce sont aussi des gens qui savent que l’existence ne se résume pas à l’instant présent et qui font le lien entre la vie et la mort et ainsi appréhendent la vie dans sa globalité. Comme le dit Dominique Venner : « Méditant sur l’urbanisation extrême de nos sociétés où l’agriculture technicienne a rompu elle-même le lien immémorial avec la nature, le sociologue Bernard Hervieu en arrive à penser que les chasseurs et les pêcheurs sont les seuls à préserver un lien culturel indispensable avec l’animal, la proie, la vie et la mort. »

Détruire un patrimoine, empêcher la transmission

Ce n’est pas un hasard si, pour les anti, la cible prioritaire sont les pratiquants des chasses « traditionnelles ». Ceux-ci, non contents de chasser, perpétuent des pratiques ancestrales qui sont l’expression d’un patrimoine culturel. Il s’agit là d’un double péché aux yeux des tenants de l’écologie politique. Voila pourquoi ils mettent tant d’ardeur à détruire des chasses qui ne menacent en rien les espèces chassées vu leur faible nombre de prise. Voila pourquoi Barbara Pompili déclarait à propos de la fin de la capture à la glu qu’il s’agissait d’une « avancée pour la biodiversité ». C’est ridicule tellement c’est mensonger mais cela démontre bien que l’acharnement contre ces pratiques séculaires n’est pas mené au nom de l’écologie mais au nom d’une idéologie qui cherche à détruire un mode de vie et une identité. La véritable écologie doit au contraire défendre à la fois la nature et l’héritage. « Une véritable politique écologique devrait reconnaître aussi bien la part de la nature en nous que l’importance de ce qui est à préserver dans notre héritage. »1

L’anti-tout, anti-chasse, anti-pêche, anti-corrida ou antispéciste se nomme finalement très bien lui-même ; il n’est que anti. Il ne se définit pas par une adhésion mais par un rejet. Ses propositions ne sont donc qu’une longue suite d’interdictions qui sont autant d’atteintes à nos libertés individuelles.

Pour ces activistes politiques, il faut absolument éradiquer nos pratiques culturelles. Toutes les méthodes seront utilisées. Le harcèlement juridique, l’entrisme dans les médias et les partis politiques, la diabolisation des pratiquants (le chasseur est alcoolique, violent, psychopathe, coupable de féminicide…) et surtout la propagande en direction de la jeunesse qu’il faut formater dès le plus jeune âge. L’entrisme de L214 dans nos écoles malgré les rappels du ministère est patent. Ils cherchent aussi à trouver les moyens qui empêcheront les jeunes de participer et de s’initier et donc interrompre ainsi la transmission. Interdire la chasse les mercredis et week-ends est un objectif prioritaire. Ce n’est pas pour protéger les promeneurs. Le but réel est clairement exprimé par David Cormand, ancien secrétaire national des Verts :

« On propose les journées sans chasse pour qu’il y ait moins de transmission avec les plus jeunes. »

Cette déclaration a le mérite de dévoiler les buts réels de ces militants. Elle traduit en peu de mots le fait que nous sommes opposés à de vrais idéologues qui sont aussi de très bons tacticiens. Beaucoup d’entres eux sont issus des mouvements trotskistes qui manient très bien l’agit-prop. Se sachant minoritaires, ils investissent des lieux comme l’université, les médias, les associations et font ainsi passer leur message avec plus de force. Quand on voit ce qu’est devenue la LPO qui a pourtant été créée par deux chasseurs on comprend qu’il ne faut pas laisser le champ libre aux militants de l’écologie radicale. Les diplômes d’université animaliers (DU) délivrés à Rennes ou Poitiers sont d’autres exemples de cet entrisme. Un DU n’est pas un diplôme, c’est juste un document attestant du suivi d’une formation mais cela fait sérieux quand on en parle dans la presse. La formation en question n’est pas une formation académique au sens strict du terme, il s’agit juste d’une suite d’interventions de militants qui viennent pérorer sur le droit animal ou les être sentients. On y trouve d’ailleurs comme intervenant, Laurent Baheux, le fameux photographe animalier (il se définit maintenant comme photographe animaliste) qui voue une haine inextinguible aux chasseurs. Vous pouvez consulter le programme de cette formation sur le site de l’université de Poitiers2. Vous y trouverez des titres qui font rêver : Le statut juridique de l’animal en droit libanais, le droit animalier en Océanie française, l’animal en droit fiscal… Bref, du vent mais cela donne de l’épaisseur au dépliant décrivant la formation…

Hélas, notre défense est loin d’être à la hauteur

Que fait le monde de la chasse ? Il se contente de se défendre et d’argumenter sur les points techniques soulevés par nos opposants. Il faut le faire mais ce n’est pas suffisant, c’est s’enfermer dans les détails sans aller au coeur du problème.

Oui, il faut démontrer les avancées en termes de sécurité ; elles sont indéniables mais ce ne sera jamais assez car, lorsqu’il n’y aura plus aucun accident de chasse, nous serons attaqués sur le « sentiment d’insécurité ».

Travailler au profit de la nature, planter des haies, entretenir les zones humides, sauvegarder la biodiversité… Oui mais les anti prétendent que ce serait mieux fait par des associations dites de défense de l’environnement qui sont, comme par hasard, des structures amies et idéologiquement proches d’eux. Ils s’attaquent d’ailleurs à l’éco-contribution en mettant en doute les bénéfices des actions entreprises à ce titre et cherchent à capter les sommes investies dans ce dispositif. Ce serait un comble que la contribution (5€ par permis) versée par chaque chasseur aille dans les poches de nos ennemis !

Notre présence dans les médias mainstream se limite aux prises de parole de notre président national. Ce n’est pas suffisant et parfois maladroit. Il faut donc que, nous aussi, ayons accès à ces médias généralistes sans quoi nos arguments, notre défense resteront confinés à un cercle fermé de gens déjà favorables. Nous devons investir ce champ d’action qui est le seul qui puisse donner des résultats en touchant le grand public. Pour cela, il est indispensable de s’armer culturellement pour être capable d’être publiés et lus. Lecture et écriture doivent devenir nos autres armes. Le grand historien Sir Basil Henry Liddle-Hart disait « une armée et une société succombent plus rapidement à une paralysie du cerveau qu’à toute autre crise. » Ce conseil est tout à fait valable pour nous, chasseurs. Le général Lecointre, chef d’état-major des Armées dit aux jeunes officiers : « Il n’y a pas d’autre chemin que l’écriture pour structurer ses réflexions, forger ses propres convictions, et mettre de la cohérence dans sa pensée à fin d’action. » La presse cynégétique actuelle n’est trop souvent qu’un service marketing au service des grandes entreprises de la chasse. Nous avons encore des progrès à faire pour disposer d’un outil cohérent à fin d’action…

Le combat sur les réseaux sociaux commence à s’équilibrer mais trop de chasseurs n’ont pas conscience du mal qu’il font à la cause en les utilisant sans réfléchir. Il suffit de voir comment les anti-chasse profitent des publications de certains chasseurs pour les retourner à leur avantage. Il faut avouer que, dans certains, cas, ils n’ont pas beaucoup de mal à trouver des publications douteuses voire scandaleuses. Un peu de sérieux messieurs les chasseurs de Facebook ! Pensez à ce que vous postez. Demandez-vous si votre photo ou votre commentaire sont utiles ou nuisibles à la cause que nous devons tous défendre.

Au sein des partis politiques, il faut déplorer la discrétion (pour ne pas dire plus) des hommes et femmes politiques qui chassent. Comment un Éric Diard a-t-il pu s’exprimer comme il l’a fait sans être repris par la direction des LR ? Comment un parti comme le RN qui se dit défenseur de la France, de nos traditions, de notre patrimoine laisse-t-il se développer des thèses animalistes nauséabondes en son sein ? Comment David Rachline et Bruno Bilde peuvent-ils défendre le camarade Bronizewski d’AVA sans être rappelés à l’ordre ? Que fait Paul-Henri Hansen Catta ? Nous devons influer à tous les niveaux pour que les chasseurs ne soient pas qu’une variable d’ajustement avant les élections. Nous devons faire comprendre aux responsables politiques de tous niveaux que leurs prises de position seront étudiées et  éventuellement sanctionnées s’il le faut. Les défaites aux dernières législatives de Loïc Dombreval et Éric Diard sont de bons signes ; il faut continuer dans ce sens.

Il faut aussi se préoccuper de transmettre. Nos enfants, petits-enfants, neveux, nièces doivent être initiés. Il est de notre devoir de transmettre le flambeau. Il faut pour cela s’adapter à ce jeune public. On ne demande pas à un débutant en escalade de s’attaquer tout de suite à du 6C ; pour la chasse c’est pareil. Des chasses courtes, ludiques, auxquelles il peut, dans la limite de la réglementation, participer. Des explications claires, pas de jargon technique. Et surtout éveiller à la nature ! Faire comprendre que, ce qui compte, ce n’est pas le tableau de chasse mais le moment d’osmose avec les dieux et les fées des forêts et des sources. Faire comprendre ce que dit si bien Dominique Venner : « Avec ou sans arme, par la chasse, je fais retour à mes sources nécessaires : la forêt enchantée, le silence, les mystères du sang sauvage, l’ancien compagnonnage clanique. »

Pour finir, méditons cette phrase d’Ernst Jünger : « Si l’art des chasseurs des premiers âges nous émeut tant et nous parle un langage plus fort que celui de l’Orient ancien ou même récent, c’est sans doute un signe qu’y vivent l’esprit de notre esprit, la liberté de notre liberté. » C’est bien un combat pour notre identité et nos libertés que nous devons mener.


  1. Olivier Rey L’écologie ne se résume pas à la trottinette et aux éoliennes, entretien dans le Figaro, propos recueillis par Alexandre Devecchio, 10 juillet 2020
  2. https://uptv.univ-poitiers.fr/program/les-animaux/index.html

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Un commentaire sur « Je maintiendrai ! »

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