Les opposants à la chasse utilisent tous les arguments et moyens pour essayer de détruire notre passion. Sécurité, privatisation des espaces ruraux par une minorité de fous assoiffés de sang, limitation des capacités des armes de chasse, pétitions au Sénat, maltraitance des chiens de chasse, soi-disant alcoolisme, interdire la chasse aux mineurs, interdire la chasse les mercredis et les week-ends… Depuis peu, ils essaient de chercher à démonter que la chasse est un loisir de riches. Comme d’habitude, ils se trompent lourdement et démontrent ainsi leur incompétence, leur ignorance et/ou leur mauvaise foi.

La diversité sociale de la chasse

Le droit de chasser pour tous est une des conquêtes de la révolution française. Avant 1789, la chasse était un droit honorifique accordé par le roi à la noblesse, ou plus exactement au détenteur d’une haute justice. La Révolution accorde à chacun le droit de chasse, mais à condition qu’il soit possesseur ou qu’il ait obtenu le consentement du propriétaire des terres sur lesquelles il souhaite chasser.

La chasse française d’aujourd’hui est issue de ce changement majeur. Il suffit d’aller un jour dans une société communale de chasse ou dans une association communale de chasse agréée (ACCA) pour se rendre compte de cet ancrage populaire. Le sociologue Jean Viard, interrogé par France Inter le 20 septembre 20201 le dit : « J’habite à la campagne et les gens qui vont à la chasse au sanglier sont des gens extrêmement modestes. »

Même la vènerie que l’on présente parfois comme une survivance d’un loisir purement aristocratique n’est pas aussi monolithique que ses opposants veulent le faire croire. Les ethnologues Michel Pinçonnet Monique Pinçon-Chariot, pourtant peu suspects de compromission avec la « gentry », le disent eux-mêmes dans un document passionnant sur ce mode de chasse2 : « l’éventail sociologique va des plus grandes familles aristocratiques ou bourgeoises à de modestes cultivateurs ou gardes forestiers. »

La chasse au gibier d’eau bastion de la chasse populaire

Cette mixité sociale est la règle partout en France, que ce soit pour la chasse du sanglier ou plus encore pour la chasse du gibier d’eau qui est un des bastions de la chasse populaire en France. Les sauvaginiers sont la parfaite démonstration que cette passion n’est pas un loisir de riches. En baie de Somme, sur le littoral atlantique, dans les Landes, la chasse au gibier d’eau est pratiquée par toutes les strates sociales et plus particulièrement par des gens modestes. Ce sont d’ailleurs les plus motivés et les plus ardents défenseurs de la chasse.

Les militants ouvriers de la chasse

Il faut absolument lire une étude passionnant écrite par Julian Mischi : Les militants ouvriers de la chasse. L’auteur est un sociologue dont les recherches portent sur les classes populaires, leur engagement politique et syndical et le milieu rural. Il s’est plongé au coeur d’un groupe de chasseurs de gibier d’eau pour la plupart issus du monde de l’industrie dans la région de Saint-Nazaire. Il montre comment leur engagement politique et syndical a été mis au service de la défense de la chasse et comment les restrictions européennes à la chasse les ont conduit à politiser cette activité de loisir. Pour résumer, comment des militants CGT ont mis leur savoir-faire politique au service la défense de la chasse les emmenant à s’engager avec CPNT et comment cet engagement est aussi traduit par un durcissement des revendications et des modes d’action des chasseurs pour défendre leur passion. Vous trouverez cette étude plus bas et pourrez la télécharger. Elle commence par cette phrase d’un chasseur :

« Les gens dans ce marais, on les voit sous deux aspects, c’est ça qui est incroyable ! Quand on voit les gens au travail, ce sont des gens complètement respectables,des pères de famille, dès qu’on voit les mecs en treillis, ce sont des bandits ! Or les mecs qui sont dans ce marais, ce sont des mecs vachement respectables, ce sont eux qui font le Queen Mary 2 et les airbus, ce sont les mêmes ! »

Opérateur sur machine à Airbus

Nos opposants, pour la plupart issus d’une certaine bourgeoisie intellectuelle des beaux quartiers des grandes villes feraient bien de ne pas s’aventurer sur ce terrain là. De vrais sociologues, ethnologues, chercheurs ont démontré le contraire et je ne suis pas sûr que le sauvaginier de la baie de Somme ou de Saint-Nazaire accueillerait chaleureusement le bobo qui viendrait le traiter de riche chasseur…

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  1. https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/question-de-societe/question-de-societe-jean-viard-la-chasse-cest-une-victoire-de-la-revolution-francaise-parce-qu-avant-elle-etait-reservee-aux-aristocrates_4096371.html
  2. La chasse à courre, ses rites et ses enjeux sociaux. Centre de Sociologie urbaine / IRESCO

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