En ce 26 décembre, les anglais célèbrent le boxing Day, c’est traditionnellement le jour où les équipages de vénerie se rassemblent et défilent dans les villes et villages de la campagne anglaise avant la chasse. Cette tradition a failli disparaître avec l’interdiction de la chasse à courre décrétée il y a dix huit ans par le gouvernement de Tony Blair. Heureusement, les équipages anglais existent encore et on estime qu’environ 200 d’entres eux vont participer à ces festivités aujourd’hui.
Les vraies raisons de l’interdiction
Dans un article récent du Telegraph1, l’auteur de la loi interdisant la chasse à courre en Angleterre regrette avoir pris cette mesure et admet qu’elle est plus motivée par « la lutte des classes » que par le bien-être animal. Daniel Greenberg, l’auteur du « Hunting Act » de 2004 déclare qu’il regrette que cette loi ne prenne pas suffisamment en compte les droits culturels et les traditions des pratiquants et amoureux de la vénerie et plus généralement des habitants des campagnes attachés à un mode de vie et à une culture.

Il révèle aussi que que cette loi est celle qui l’a mis le plus mal à l’aise au cours de ses vingt ans de juriste au parlement. « La différence entre une démocratie parlementaire et une dictature parlementaire est le respect montré aux cultures et opinions minoritaires » déclare-t-il. Il ajoute qu’un système limitant le nombre de licences accordées pour la chasse au renard aurait été plus efficace et plus respectueux. Selon lui, cette loi n’avait pas pour but de favoriser le bien-être animal puisque rien dans l’écriture de la loi n’a été envisagé pour renforcer ce bien-être animal.
Ces regrets sont partagés par l’ancien premier ministre Tony Blair dont le gouvernement a fait adopter cette loi. Dans ses mémoires publiés en 2010, il déclare que « c’est une des mesures législatives que je regrette le plus. ».2

« One of the domestic legislative measures I most regret. »
Tony Blair
Le seul but de la frange dure du parti travailliste était donc de s’attaquer à une chasse vue comme un symbole et son interdiction n’était motivée que par la lutte des classes. Ce dernier continue d’ailleurs ses attaques contre la vénerie anglaise. Celle-ci, en effet, a su s’adapter et survivre malgré l’interdiction et chasse maintenant au leurre. Mais même cela ne suffit pas à certains éléments du parti travailliste qui veulent aller encore plus loin3. Jim McMahon, le responsable environnement de ce parti déclare « Le Labour est le parti du bien-être animal et, une fois au gouvernement, nous irons encore plus loin en la matière et interdirons même la chasse au leurre ».4
Les motivations sont les mêmes en France
Il suffit pour s’en convaincre de lire et d’écouter les opposants à la chasse à courre et de voir qui ils sont : le camarade Stan Bronizewski (aussi connu sous le pseudonyme de Makhno, du nom d’un révolutionnaire anarchiste ukrainien des années 20) et les députés LFI et Verts. Leur vocabulaire est significatif : « chasse d’aristocrates et de grands bourgeois », « les valets qui suivent à pied », « ces aristo qui se croient tout permis » etc, etc.
Ils se soucient peu du « bien-être animal » puisque leur seule cible est la vénerie du cerf qu’ils considèrent comme le symbole d’une classe honnie. Si le sort des animaux leur importait réellement, on les verrait s’attaquer aussi à la petite vénerie mais ce n’est pas le cas. Seul compte la révolution et la lutte des classe. En avant camarade !
Sources
- Hunting Act driven by moral outrage, not animal welfare, says man who wrote law
- Blair regrets hunting ban
- Labour is playing the class card with its obsessive pursuit of hunting
- Labour Party accused of ‘pointless political vendetta against hunting’
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