Les Verts veulent s’implanter dans nos campagnes. Le 7 octobre dernier, ils ont organisé un débat pour parler de ruralité. Cette réunion, qui a abordé de nombreux sujets, a aussi parlé de chasse. Rémi Gandi, le président de la fédération des chasseurs de la Drôme a participé à cette réunion.
Un débat qui s’inscrit dans un cadre politique plus large
Conscients de leur faiblesse et de leur mauvaise implantation en milieu rural, les Verts (récemment rebaptisés Les Écologistes) cherchent à combler ce handicap. Ils vont donc essayer de se rapprocher des électeurs présents dans ces zones où ils ont peu de succès.
Croire à la bonne volonté des Verts serait une erreur. Ils sont d’abord et avant tout un parti d’extrême gauche, foncièrement hostile à tout ce qui fonde notre identité. Leur tactique est de s’attaquer à ce qui la fait vivre et l’incarne et donc à chercher à effacer des pans entiers de notre patrimoine. Leur programme est clair à ce sujet et les quelques phrases accommodantes d’une responsable locale ne changeront pas la ligne du parti qui est définie à Paris par des responsables dogmatiques, porteurs d’une idéologie radicale au plan politique et sociétal.

« Je constate que ce qui cause le déclin de la biodiversité, ce ne sont pas les chasseurs, c’est le tourisme, la sur-fréquentation et les sports de nature. »
Kattalin Fortuné, conseillère départementale EELV de l’Aude
L’articcle que consacre Reporterre1 à ce débat est intéressant car il souligne (involontairement) la duplicité dont font preuve les Verts.
Un débat biaisé et inégal
Hormis une représentante locale aux déclarations plutôt surprenantes, étaient présents François Triolet du bureau exécutif des Verts et le député Charles Fournier. C’est le fameux spécialiste du plomb en Camargue (2 millions de tonnes de plomb par an en Camargue à cause de la chasse selon lui !) et celui qui dépose une proposition de loi à l’Assemblée nationale pour interdire la chasse le dimanche avec des arguments d’une incroyable mauvaise foi : « les accidents de chasse augmentent », « la chasse fait disparaître des espèces », « les ruraux sont confinés chez eux pendant la période de chasse »…Bref, un vert dogmatique et incompétent, bien à l’image de son parti.
En face, seul Rémy Gandi défendait les positions des chasseurs. A-t-il pu faire entendre sa voix ?
Ce débat a été l’occasion pour nos chers écolos de mentir, de manipuler et de réaffirmer leurs positions radicales et, c’est nouveau, leur opposition à la propriété privée.
Mensonge :
« Les fédérations de chasse ont une place extrêmement importante dans de multiples organisations alors que les associations écologistes n’y sont pas aussi bien représentées. Ainsi, l’agence gouvernementale en charge des politiques de biodiversité, l’Office français de la biodiversité, fait la part belle aux chasseurs. » déclare le député Charles Fournier qui donne encore une fois une preuve éclatante de son incompétence !
Devons-nous rappeler à ce piteux député que le conseil d’administration de l’OFB compte 43 membres dont seulement 3 chasseurs. En fait, cet élu ne sait rien et ne fait que répéter le titre d’un article de Reporterre2 paru peu après la création de l’OFB. Vous devriez, cher monsieur, changer de sources car Reporterre n’est connu ni pour son objectivité ni pour sa rigueur journalistique. Il suffit, pour trouver la bonne information, de se référer au site officiel de l’OFB3.
Mensonge :
« L’observatoire des galliformes de montagne (OGM) a inscrit dans ses statuts que le président doit être un chasseur, et a refusé que la LPO y soit représentée », a indiqué un représentant de la LPO, présent dans le public. L’OGM n’est pas un organisme public mais une association loi de 1901 et un réseau au service de la connaissance des populations de galliformes de montagne et de leurs habitats. On trouve parmi ses membres, l’OFB, l’ONF, les parcs nationaux et régionaux et 50 organismes gestionnaires. Sa mission est le suivi des six espèces de galliformes de montagne présentes en France grâce à des scientifiques et des gestionnaires des milieux. La LPO ne s’est jamais faite remarquer par son intérêt pour ces oiseaux et ses publications à leur sujet. Elle ne s’intéresse qu’à l’interdiction de leur chasse. Pourquoi ferait-elle partie de cette association ?
Mensonge :
Charles Fournier demande aussi un rééquilibrage des discours sur la question de la régulation des espèces telles que le sanglier : « Il faut que nous écologistes, on entende que les chasseurs font partie de cette régulation, et que eux reconnaissent qu’il y a d’autres formes de régulation. Par exemple par les grands prédateurs. »
La chasse ne se résume pas à la régulation. Que cette activité permette la régulation est une chose mais ce n’est pas sa finalité. Quant aux grands prédateurs, c’est une erreur ou un mensonge éhonté de faire croire qu’ils vont réguler les sangliers. Ils iront d’abord « réguler » les troupeaux, ce qu’ils font d’ailleurs depuis leur arrivée sur notre territoire. L’exemple des pays d’Europe centrale ou de l’Est dans lesquels les loups sont très présents démontre bien qu’ils ne régulent pas les sangliers puisque les populations de suidés sont en augmentation exponentielle là-bas aussi.
Désinformation
Un des participants s’appuie sur la communication de 1 jour 1 chasseur pour légitimer la demande du dimanche sans chasse au niveau national. Rappellons que cette demande a été rejetée par la commission sénatoriale sur la sécurité à la chasse. Pourquoi ? Parce que les statistiques officielles montrent qu’il n’y pas plus d’accidents impliquant des non chasseurs le dimanche que les autres jours. Cette demande n’est qu’un alibi pour empêcher les chasseurs de pratiquer leur passion puisque le dimanche est le seul jour où ceux qui travaillent peuvent aller chasser. Je rappelle aussi ce que David Cormand, ancien secrétaire général des verts, avait déclaré : « On propose les journées sans chasse pour qu’il y ait moins de transmission avec les plus jeunes. » Au moins, c’est clair, direct et avoué. Le but est d’empêcher la transmission et de faire mourir la chasse à petit feu en empêchant le renouvellement des générations.
Les verts opposés à la propriété privée
La conclusion du débat est édifiante puisque l’un des intervenants propose que chasseurs et écolos luttent ensemble contre la privatisation de la nature. François Thiollet tente, pour conclure le débat, de proposer une cause commune. « Pourquoi pas contre les chasses privées ? » questionne-t-il. Tous autour de la table s’accordent contre cette privatisation de la nature au profit des plus riches. Cela permettrait de rappeler la diversité de la chasse : d’un côté celle pratiquée au sein des associations communales par les classes populaires et moyennes sur leur propre territoire, et de l’autre celle des classes supérieures qui payent très cher pour chasser sur des territoires renommés pour leur gibier, à la manière d’un safari. » (extrait de l’article de Reporterre)
Voici un exemple de l’entrisme si cher à nos amis trotskistes. Ils essaient de diviser les chasseurs. D’un côté une chasse populaire légitime et sympathique et de l’autre les méchants bourgeois qui font des safaris. Espérons que ce discours ne séduise pas certains chasseurs qui ne réfléchiraient pas assez aux buts cachés des verts. Diviser pour affaiblir pour ensuite porter l’estocade à une chasse moribonde, aux effectifs réduits, plus suffisamment forte pour se défendre.
Nous espérons que le président des chasseurs de la Drôme ne s’est pas associé à cette condamnation de la propriété privée et d’un mode de chasse tout à fait légal et économiquement intéressant pour les territoires concernés.
Cette conclusion permet de rappeler que EELV – Les écologistes est anti-chasse mais d’abord et avant tout un parti de gauche radicale.
Un parti de gauche radicale
Il suffit de jeter un coup d’oeil à leur programme4 pour s’en rendre compte. Affaiblir la France pourrait être leur slogan de campagne.
Affaiblir notre société
- Légalisation du cannabis
- Promotion des droits des minorités
- Lutte contre l’esprit d’entreprise : « C’est l’accumulation et la transmission du capital qu’il faut maintenant réguler. »
Affaiblir notre compétitivité agricole
- Transformation de l’agriculture conventionnelle vers l’agro-écologie.
- Remise en cause l’élevage industriel.
- Interdire tous les produits capables d’aider les agriculteurs à produire efficacement.
Éradiquer notre patrimoine et notre identité :
- Interdire les spectacles avec des animaux sauvages (tauromachie, cirques…)
- Inciter à réduire la consommation de produits d’origine animale au profit des produits d’origine végétale.
- Faire évoluer notre rapport à la faune sauvage afin de mettre un terme aux usages fondés sur la violence. Cela passe par un encadrement strict de la chasse et l’abolition des pratiques les plus cruelles (déterrage, piégeage), ainsi que le développement d’espaces apaisés permettant de tester de nouveaux rapports avec la faune sauvage.
- Instaurer le dimanche sans chasse.
- Faire respecter les directives européennes sur la biodiversité et de faire cesser tout acte de chasse sur les animaux protégés.
- Étendre le statut juridique de l’animal à la faune sauvage.
Un peu d’histoire
Dès leur création en 1984, les Verts (rebaptisés EELV en 2009 et Les Écologistes en 2023) se positionnent contre la politique « traditionnelle » et favorisent un combat radical et anticapitaliste. Depuis le début, ce parti a toujours essayé de créer des convergences avec l’extrême gauche trotskiste ou maoïste. Accueillant en son sein de nombreux militants de cette « gauche de la gauche », la ligne politique s’en ressent et l’anti-capitalisme, l’anti-racisme, le tiers-mondisme deviennent ses thèmes principaux. Il est interessant de lire la conclusion d’une étude sur les débuts des verts – Les Verts, une gauche alternative ? – écrite par Sébastien Repaire, dans la Revue historique5:
« Nombre de militants issus des gauches alternatives rejoignent en effet les Verts dans la deuxième moitié de la décennie, faisant dans une certaine proportion du parti écologiste un parti d’« ex » – autogestionnaires, maoïstes, communistes –, ceux-ci cohabitant désormais avec des écologistes de plus longue date. Alain Lipietz, Gérard Peurière, Alain Rist (tous trois issus de la GOP), Jacques Archimbaud (ex-PCRML Parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste (maoïste) dont il dirige un temps l’organisation de jeunesse), Patrick Petitjean (Révolution, OCT puis FGA), Jean-Paul Deléage, Jean Desessard (passés tous deux par la LCR), Raymond Pronier (ex-PCF), et bien d’autres, moins connus, finissent ainsi par adhérer aux Verts – Alain Lipietz en 1988 –, reconnaissant implicitement que l’alternative qu’ils poursuivent se trouve dans l’écologie. Ils y rejoignent des militants parfois eux aussi passés par l’extrême gauche mais ayant fait plus tôt qu’eux le choix de l’engagement écologiste. »
Rien de nouveau puisque, dès les années 70, l’extrême gauche trotskiste se convertissait à la lutte écologiste et ajoutait l’arme environnementale à sa panoplie anticapitaliste sous l’impulsion de Jean-Claude Deléage, un des dirigeants de la Ligue Communiste Révolutionnaire.
Le 24 juin 1972, Rouge, l’hebdomadaire trotskiste, publie son premier article de fond sur la question écologiste. Rouge souligne l’importance politique du fait écologiste pour les révolutionnaires et ceci est rédigé par le plus important théoricien trotskiste de l’époque, Ernest Mandel. En 1975, le magazine de la ligue titrait « L’écologie, c’est une donnée de base que doit intégrer le mouvement ouvrier »
En rejoignant la NUPES, EELV n’a fait que confirmer cette inclinaison vers une gauche radicale. Ce sont vraiment des ennemis déclarés de notre mode de vie, de notre patrimoine et de notre identité.
Sources :
- https://reporterre.net/Ecologistes-et-chasseurs-ouvrent-le-dialogue ↩︎
- https://reporterre.net/L-Office-francais-de-la-biodiversite-fait-la-part-belle-aux-chasseurs ↩︎
- https://www.ofb.gouv.fr/le-conseil-dadministration ↩︎
- https://www.eelv.fr/projet-des-ecologistes-2022/ ↩︎
- https://www.cairn.info/revue-historique-2018-2-page-399.htm ↩︎
En savoir plus sur Chroniques cynégétiques
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.
