Pour les zozos anti-chasse, la réintroduction des grands prédateurs est la solution miracle qui permettra de réguler les populations d’ongulés sauvages. Le loup va s’attaquer aux sangliers et les chasseurs ne pourront plus se présenter comme les seuls régulateurs de ces espèces…

Et bien, non ! Toutes les études sérieuses (pas celles de Rigaux ou de Hugo Clément) démontrent que l’impact des grands prédateurs est minime et ne permet pas de faire chuter le nombre d’ongulés. Une étude française récente du ministère de la transition écologique sur les ongulés sauvages démontre l’impact minime des grands prédateurs.

Pas d’effet négatif sur le taux de croissance des proies

L’étude réalisée pour le ministère de la transition écologique s’intéresse, dans un chapitre très bien documenté, à l’impact des grands prédateurs sur les populations d’ongulés. L’étude contredit, elle aussi, les fantasmes des zozos anti-chasse et pro-loups.

« De façon générale, les modèles prédisant les dynamiques couplées prédateurs-proies soutiennent qu’un prédateur n’a pas forcément un effet négatif sur le taux de croissance d’une population de proies

  • particulièrement s’il a un comportement de prédation sélective (en prélevant des individus dont la probabilité de survie est faible),
  • s’il est dans un contexte de proies à forte densité (ce qui est souvent le cas dans les aires protégées par exemple),
  • quand plusieurs proies alternatives sont disponibles (ce qui est le cas partout où le loup est présent en France). » (proies alternatives veut dire proies issues de l’élevage – NDLR)

Il est même dit un peu plus loin que, cet impact étant tellement minime que,

« la question n’est donc pas la capacité des loups à réduire les populations d’ongulés, mais la compatibilité de la présence du loup avec les activités de différents secteurs du monde socio-économique. »

Les ongulés sauvages de France métropolitainen (EFESE)

Traduction : le loup cause des problèmes et ne résout rien.

Des effets secondaires inattendus

Les grands prédateurs peuvent rapprocher les proies des zones habitées

Il est dit encore un peu plus loin que la présence des grands prédateurs pourrait même avoir comme conséquence de rapprocher certains ongulés (le sanglier en particulier) des zones habitées qui leur serviraient d’abri, le loup hésitant à s’en approcher. Nous assisterions ainsi à de plus grandes nuisances pour les riverains des ces zones. C’est loin de l’effet escompté par la partisans du ré-ensauvagement.

« C’est ainsi qu’ont pu être observés des comportements de sélection de zones à proximité d’implantations humaines par des proies, quand ces mêmes zones sont évitées par leur prédateur. Les proies se servent alors de la peur des prédateurs vis-à-vis des humains comme d’un bouclier.


Les ongulés sauvages de France métropolitainen (EFESE)

Impact sur les petits prédateurs

Un autre effet non attendu et non envisagé par les tenants du retour du loup est qu’il a aussi un impact sur les méso-carnivores1, ce qui entraîne une baisse de la prédation globale.

« Un des effets indirects particulièrement complexe de la présence d’un grand carnivore sur ses proies est celui qui opère au travers de la prédation intra-guilde des grands sur les méso-carnivores : en diminuant les effectifs des méso-carnivores, les grands carnivores diminuent la pression de prédation globale sur les proies, entraînant potentiellement une augmentation de leurs effectifs. »

Les ongulés sauvages de France métropolitainen (EFESE)

La France n’est pas un cas particulier

Tout ceci est d’ailleurs confirmé par des exemples étrangers. Si on s’intéresse aux pays dans lesquels les loups n’ont jamais disparu (Europe centrale et balkanique, Europe de l’Est, Asie centrale…) il est facile de constater qu’il y a toujours autant de sangliers, de cerfs, de chevreuils. Ce sont d’ailleurs de superbes destinations de voyage de chasse.

Des ces pays, comme dans le reste du monde, les populations de sangliers ont même tendance à augmenter de manière importante comme le démontre un rapport extrêmement intéressant sur les populations de sangliers en Europe réalisé pour la European Landowners Organization (ELO).

L’exemple italien

Ce n’est même pas la peine de voyager jusqu’en Europe de l’Est pour constater l’inéfficacité du loup en matière de régulation. Prenons l’exemple de nos voisins italiens, souvent cités comme l’exemple à suivre (« Regardez l’Italie, tout va bien, le loup ne pose pas de problèmes… »). Et bien en Italie, où le loup a toujours été présent, les populations de sangliers ne semblent pas être particulièrement affectées par le prédateur, bien au contraire comme le montre l’évolution des tableaux de chasse du sanglier. On est passé en vingt ans de 50 000 à 300 000 animaux prélevés par les chasseurs italiens.


Pour en savoir plus, les rapports cités sont à consulter ici ou sur le site Chroniques Cynégétiques à l’onglet RÉFÉRENCES.

  1. Un mésocarnivore (du grec ancien : μέσος, mésos « milieu » et de carnivore, d’étymologie latine) est un animal dont l’alimentation comporte de 50 à 70 % de viande, le restant pouvant comporter des petits invertébrés, des champignons, des fruits et d’autres plantes. Ce régime alimentaire se retrouve par exemple, dans les animaux terrestres chez les canidés, les viverridés, les mustélidés, les mouffettes, les procyonidés et les herpestidés. ↩︎

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