C’est en hiver que le tétras-lyre est le plus fragile ; c’est aussi en hiver que la montagne est la plus fréquentée. Ski hors-piste, balade en raquettes, ski de randonnée… tous ces loisirs mettent ce superbe oiseau en danger. Ces sont les chasseurs des Alpes qui mettent en oeuvre des programmes1 de protection de l’oiseau et de son habitat.

Les igloos des tétras-lyres protégés par les chasseurs.

Image OGM

Durant l’hiver, le tétras-lyre doit survivre au froid et au peu d’alimentation disponible. Il doit donc économiser son énergie. Pour cela, le tétras-lyre s’enfouit sous la neige dans des igloos où la température avoisine les 4°C quelle que soit la température extérieure. Cela lui permet aussi de se protéger des prédateurs. Il y reste la journée, voire plusieurs jours, et ne sort que pour se nourrir en début de matinée et en fin d’après-midi.

Pour éviter que les skieurs hors-piste ne les perturbent, les chasseurs ont installé les dispositifs de protection des igloos des tétras-lyres. En Haute-Savoie, la fédération de chasse gère 18 sites protégeant 130 hectares de zone d’hivernage de la faune sauvage. C’est un budget de 150 000 euros qui est ainsi dédié à la protection de ce superbe oiseau de nos montagnes.

L’essor du ski hors-piste et de la promenade en raquettes mettent l’espèce en danger.

Étude de l’université de Berne
montrant l’impact des stations
de ski sur les population de tétras

Depuis quelques années, le ski hors-piste et la promenade en raquettes connaissent un essor important. Ces activités causent des nuisances sérieuses et peuvent avoir un impact notable sur la survie de l’espèce. Elles conduisent les tétras à choisir des zones moins favorables, ce qui le met donc en danger. Dérangé par les promeneurs et skieurs, l’oiseau va quitter son refuge et en creuser un autre et encore un autre. Cette dépense d’énergie pour un oiseau qui recherche le calme dans son igloo peut lui être fatale.  Skieurs et tétras recherchent les mêmes pentes avec de la poudreuse. Elle est facile à creuser pour le tétras et agréable à skier pour l’amateur de « fraiche ». De plus, le passage répété des skieurs va tasser la neige qui sera plus difficile à creuser par le tétras. Il y a donc compétition pour ces endroits et, bien évidemment, ce n’est pas le tétras qui gagne.

Ce sont les « méchants chasseurs » qui se préoccupent de la survie d’une espèce.

Voici un exemple de plus de l’investissement des chasseurs pour la protection d’une espèce. Il y a fort à parier que, parmi ces skieurs hors-piste et promeneurs en raquettes, se trouvent quelques-uns de ces anti-chasse qui considèrent que notre passion est « un problème mortel ». Ils ignorent tout du tétras-lyre, ne savent pas qu’en s’adonnant à leur plaisir, ils le mettent en danger mais ne peuvent s’empêcher d’avoir un avis, de condamner et de nous détester…

Si vous voulez en savoir plus à propos des programmes et plans d’actions pour la sauvegarde du tétras-lyre, l’observatoire des galliformes de montagne2 (OGM) est une source inégalée de connaissances à ce sujet. Leur plan d’action3 2017-2022 est à consulter ici.


  1. Tétras-lyre. Conservation et gestion durable. FDC 74 et ANCM ↩︎
  2. Site internet de l’observatoire des galliformes de montagne ↩︎
  3. Plan d’actions tétras-lyre 2017-2022. OGM ↩︎

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Un commentaire sur « Tétras-lyres et skieurs, la cohabitation est difficile »

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