
La Suisse subit aussi les ravages du dogmatisme vert. Agriculture, chasse et vie quotidienne sont affectées par les délires d’une minorité d’activistes déconnectés de la vie réelle des citoyens. Une députée se bat contre ces dérives, voici son témoignage.
Par Florence Gross, députée PLR du canton de Vaud.
En Suisse, pas d’ONF ni d’OFB. Toutefois, d’autres organismes tels que Pro Natura, Birds Life ou encore le WWF trouvent toujours le moyen ou devrais-je dire, les moyens, d’imposer leur mode de vie. Quand ce ne sont pas les ONG, le parti écologistes les Vert.e.s.x… – heureusement en perte de suffrages récemment – s’arrangera pour nous faire porter la responsabilité de ce qui ne va pas sur la planète.
Attaques contre l’agriculture
Preuve en est avec l’initiative dont le titre trompeur « Pour la biodiversité » sur laquelle le peuple suisse devra se prononcer fin septembre. Dire oui c’est imposer aux agriculteurs de réduire la surface de terre cultivable, dire oui c’est renoncer à sa souveraineté alimentaire. Pas grave, nous importerons du tofu d’Asie, label bio tout à fait comparable, évidemment. Quant au CO2, sur ce coup-là, oublions-le. Certes, nos droits démocratiques permettent à l’ensemble des votants de se prononcer via les urnes, environ 4 fois par année. Sans remettre en question le droit d’initiative et référendaire, le nombre de signatures pourrait être adapté à l’évolution démographique. Quant à la récolte desdites signatures, pour ces ONG, elles ressemblent passablement à leur récolte de dons.
Quand vous êtes abordés dans la rue, vous pensez faire un don au WWF pour les phoques du Groenland ; détrompez-vous, vos fonds iront principalement financer ce type de campagne visant à nous culpabiliser de nos passions et de notre mode de vie.
Je ne devrais pas m’arrêter à ProNatura et au WWF car il y en a tant d’autres. Grands parents pour le climat, Renovate Switzerland, dont les membres se collent les mains à la route et bloquent l’économie. Les mêmes qui ont profité du système leur vie durant et qui aujourd’hui imposent leur idéologie au travers d’incivilités. Je citerai encore l’Association Suisse pour la protection du climat, qui va lancer prochainement son initiative pour limiter le nombre de chat dans notre pays, car ceux.ci causent la mort de 30 millions d’oiseaux chaque année. Sans compter les émissions nocives émises lors de la production de leur nourriture. À quand la même attaque envers les chiens, et certainement en priorité les chiens de chasse ?
Les amis des loups
Dans la gestion du loup, à nouveau le fédéralisme vient compliquer la question. Depuis quelques mois, un conseiller fédéral de l’Union Démocratique du Centre (UDC) – qui comme son nom ne l’indique pas, est le parti le plus à droite du Gouvernement -a repris la charge du Département de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC). Et depuis, fort heureusement, les choses bougent. Toutefois, fédéralisme oblige, les cantons sont libres d’appliquer ou de ne pas appliquer les directives fédérales. Et le Canton de Vaud, et son Conseiller d’État Vert.e.s.x en charge de la Jeunesse, l’Environnement et la Sécurité, préfèrent y voir des déclarations potestatives, malgré les massacres réguliers des animaux de rente et l’impact sur nos amis éleveurs.
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Dans le Canton de Vaud, le citadin, urbain bobo dans son paroxysme aime à « taper des thèses » dans lesquelles il assène sa vérité, qu’il veut être la vérité. Ce citadin qui aime tant se promener le dimanche dans les vignobles, qui sont préservés évidemment grâce à lui et non pas aux vignerons, qu’il aime traiter de « bétonneurs » , persuadé que ceux-ci préféreraient céder leur terroir aux spéculateurs immobiliers que de vivre de celui-ci.
Mais le bobo urbain, chez nous il sait, il connaît et il exige. Le représentant typique de la bien-pensance, adepte de cette écologie punitive, et d’une vie « sans ». Sans viande, sans voiture et évidemment sans chasse.
La chasse dans le viseur des ces activistes
Le même qui n’a jamais vu une bécasse de sa vie, mais qui, après avoir lu un argumentaire de Bird Life – association se prétendant être experte en ornithologie mais dont le message est plus partial que scientifique – s’est dit qu’il devait protéger cette espèce « menacée » contre les méchants chasseurs. Car cette fameuse bécasse figure sur la non moins fameuse liste rouge. La Suisse, c’est 14 525 km2, avec des spécificités territoriales totalement ignorées de cette fameuse liste rouge.
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Chasser en Suisse, voilà une expression difficilement conciliable avec notre système confédéral. En effet, la Suisse c’est 26 cantons, 26 parlements, 26 gouvernements et 26 législations sur la chasse. Un système démocratique, parfois envié par nos voisins, qui fonctionne et n’est pas sans conséquence sur la prospérité de notre pays mais dont la complexité peut aussi interroger.
On ne chasse pas « en Suisse » mais on chasse dans le canton de Vaud, de Fribourg, du Valais ou des Grisons. Mon permis de chasser Vaudois ne permet d’ailleurs pas d’être accueillie à bras ouverts dans certains cantons voisins.
L’important est aujourd’hui de pouvoir encore chasser. Car si démocratie et neutralité caractérisent la Suisse, nous ne sommes toutefois pas épargnés par le culte des interdits, des taxes et autres inepties qu’une partie de la population, fervente d’une idéologie dogmatique tend à nous imposer.

L’exemple du lièvre, dans le Canton de Vaud est révélateur. Les gardes faune n’ont plus le temps d’effectuer des comptages. Certainement trop occupés à aller tirer du sanglier à la thermique de nuit en période de chasse, mettant à cran les chasseurs qui eux ont une tout autre éthique, et paient pour accomplir leur passion qui devrait, comme le dit votre président Schraen être assimilé à une tâche régalienne.Notons que dans le Canton de Vaud, le chasseur doit prouver avoir payé ses impôts pour acquérir son permis, et ceci annuellement. Quand on sait que d’autres préfèrent réduire leur temps de travail pour toucher des subventions…. Le lièvre, disais-je, la diminution des comptages et donc diminution d’indices de présence qui amènent naturellement à une diminution du plan de tir. Aucune prise en compte des plaintes des maraichers ! Réduction des périodes de chasse, diminution des plans de tir sur aucune base scientifique mais pour contenter les pseudos spécialistes de la biodiversité, ceux qui la défendent « pour de vrai ».
Les plans de tir, en Suisse, sont de la compétence du pouvoir exécutif cantonal, ce qui parfois amène à une certaine schizophrénie. L’exemple de la sarcelle d’hiver est flagrant. Supprimée « définitivement » de la liste des oiseaux chassables en 2024 dans le Canton de Vaud car, selon le Conseiller d’Etat écologiste, cette espèce est menacée. Mais le canton voisin de Fribourg, avec qui nous partageons 300km de frontière commune, en autorise la chasse. Les idéologies politiques semblent donc être bloquées aux frontières de nos cantons. Nous Vaudois, devons nous contenter du canard colvert et de … la foulque macroule, de quoi nous réjouir !
Trop peu de chasseurs dans le monde politique
En tant que députée et présidente du groupe chasse du Parlement cantonal Vaudois, je tente diverses actions politiques mais nous ne sommes que deux chasseurs sur 150 députés et au niveau fédéral ils ne sont que six sur 240… Autant dire que cela n‘est pas suffisant pour avoir une vraie influence et exercer un lobbying puissant. Loin de me décourager, je peux compter notamment sur la Fédération des Sections Vaudoises de la Diana (sociétés de chasse) ainsi que sur le lobby agricole, plus puissant, pour tenter de renverser les idées de notre ministre de tutelle écologiste, qui a le pouvoir de décision sur une activité qui lui est totalement incompréhensible et qu’il ne défend et ne défendra pas.

Certes, pour sa défense, il dit mettre en consultation les éléments influant entre autres l’activité cynégétique de notre canton. Toutefois la composition de cette fameuse « commission consultative » est déterminée par ce même Ministre. Dès lors, nous ne pouvons être surpris que seuls quatre chasseurs en soient membres, alors même que les associations écologiques sont représentées par cinq personnes, et six membres sont des fonctionnaires dépendant bien souvent dudit Ministre. La consultation pour justifier des décisions a bon dos.
Je ne saurai terminer sur une note négative. Car le territoire de chasse du Canton de Vaud mérite d’être loué. La chasse à patente donne le droit de chasser sur l’ensemble du territoire cantonal, à l’exceptions des aires protégées. Vaud peut se targuer de territoires variés tels que le Jura, les Alpes et la Plaine.
Les enjeux sont donc nombreux afin de pouvoir continuer à exercer notre passion face à cette tendance liberticide à laquelle nous faisons face en permanence. La chasse est et restera un droit qu’on ne pourra nous retirer, d’autant moins dans un pays démocratique, garant des libertés de chacun.
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