Un article1 de 20 mn Suisse du 28 août dernier nous annonce que le canton de Genève va à nouveau autoriser la régulation des cerfs. Le fameux canton « sans chasse » est contraint de réguler sa faune sauvage.

Depuis 1974 Genève est un canton sans chasse mais pas sans régulation. L’exemple des cerfs des bois de Versoix montre bien que l’homme doit intervenir pour garantir un équilibre et que le sacro-saint exemple de Genève est un très mauvais exemple. L’an dernier les gardes faunes ont dû « éliminer » vingt cinq cerfs et plusieurs centaines de sangliers.

Trop de cerfs dans les bois de Versoix.

Pourquoi le canton de Genève est-il contraint de réguler la faune sauvage ? La réponse est claire : il s’agit de protéger la forêt et l’agriculture. Le conseil d’état de Genève constate que

« Toutes les mesures de prévention mises en place n’ont pas suffi ».

Le chef des gardes de l’environnement du canton, Yves Bourguignon déclare que « par rapport aux années 2000, l’indice kilométrique d’abondance de cerfs (autrement dit, leur densité estimée) a doublé, et que le taux d’abroutissement (proportion de pousses d’arbres mangées par les animaux) ne cesse d’augmenter. Nous avons la responsabilité de trouver un équilibre entre les différentes politiques publiques, l’agriculture, la biodiversité, la forêt, et de prendre en compte les souhaits de nos partenaires. » Même Philippe Roch, l’ancien secrétaire d’État à l’Environnement, un des artisans de la votation de 1974, avoue aujourd’hui être favorable à cette mesure.

« S’il y a trop de cerfs dans les bois de Versoix, cela peut aussi être mauvais pour eux-mêmes. Le risque de maladies s’accroît, ainsi que le risque d’accidents sur les routes. »

Genève, démontre l’inanité de l’interdiction de la chasse.

La votation de 1974 qui a conduit à l’interdiction de la chasse dans le canton a contraint les autorités à prendre des séries de mesures qui coûtent des sommes importantes aux contribuables genevois et qui s’avèrent avoir des conséquences néfastes pour l’environnement. Ne plus chasser a favorisé l’augmentation des populations de cerfs, chevreuils, sangliers et de corvidés. Évidemment, les cultures et la forêt en ont subi les nuisances.

Il a donc fallu mettre en place une régulation effectuée par des fonctionnaires cantonaux (les gardes faune) et déployer des kilomètres de clôtures pour protéger les cultures et la forêt. Ces clôtures ont conduit à une fragmentation du territoire et empêchent la libre circulation de la grande faune. En tout, ce sont 70 km de clôtures déployées sur un aussi petit territoire mais ne semblent pas choquer les zozos anti-chasse alors qu’ils s’insurgent contre celles déployées en Sologne. Est-ce de l’incohérence, de l’hypocrisie ou tout simplement de l’incompétence ? Je pencherais pour les trois réunies.

Depuis 1974 près de 40 000 oiseaux et mammifères ont dû être tirés par les fonctionnaires. Voici les chiffres officiels. Vous constaterez que l’hypocrisie va jusqu’à appeler celà des « tirs spéciaux« . Ces chiffres sont consultables sur le site officiel2 du canton de Genève.

Conclusion évidente : l’interdiction de la chasse votée en 1974 par une population majoritairement urbaine sans aucune connaissance des enjeux de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique a conduit à des déséquilibres, à la fragmentation des territoires, à une régulation mise en oeuvre par des fonctionnaires sans aucun souci d’éthique de chasse.

On y tire autant d’animaux qu’ailleurs mais le dogme est respecté, ce n’est pas fait par des chasseurs !

Ce qui démontre bien que, ce qui motive les anti-chasse, ce n’est pas le bien-être animal mais la haine des chasseurs, la volonté de faire disparaitre un mode de vie, l’enracinement qu’il permet et, au final, de notre identité.


  1. La régulation des cerfs à nouveau autorisée à Versoix ↩︎
  2. https://chassegeneve.ch/actualites-genevoise/infos-canton-statistiques/ ↩︎

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