En France, au Royaume-Uni, la révolte gronde dans les campagnes. Les agriculteurs européens refusent d’être les sacrifiés de la « mondialisation heureuse ». Cette expression utilisée par ceux qui cherche à transformer l’économie mondiale en un grand marché global quitte à aller contre la volonté des peuples.
Mais les paysans européens refusent cette descente aux enfers et entendent le faire savoir donnant raison à Raymond Delatouche qui écrivait en 1989 que « L’agriculture est l’éternelle empêcheuse de tourner en rond des idéologies. »
Au Royaume-Uni, le gouvernement travailliste cible les fermiers

Non content d’empêcher toute constestation d’une politique migratoiree hors de contrôle, le gouvernement travailliste de Keir Starmer vient de se mettre à dos le monde agricole. Rachel Reeves, la nouvelle chancelier de l’échiquier (ministre des finances) a décidé d’imposer une nouvelle taxe aux agriculteurs afin de contribuer à combler le déficit des finances publiques. Ceux-ci devront payer 20% d’impôt sur la transmission de biens agricoles d’une valeur supérieure à 1 million de livres sterling à partir du mois d’avril. Cette « taxe sur les tracteurs » risque de tuer des exploitations familiales vieilles de plusieurs générations dans tout le pays et de mettre ainsi en danger la sécurité alimentaire du pays.
Matt Vickers, député de Stockton West, a déclaré dans The Independent que la vie des agriculteurs était bouleversée par cette mesure.
« Le gouvernement ne semble pas comprendre ce qu’est un agriculteur. Ces personnes ont souvent des problèmes de trésorerie. Elles travaillent jour et nuit pour un revenu très faible. »
Un autre membre du parlement, Sir Geoffrey Clifton-Brown, déclare que cette taxe va dissuader les agriculteurs d’investir et de moderniser leurs exploitations. « Si j’étais là à penser aux droits de succession, pourquoi investirais-je dans cette ferme ? Nous avons besoin que les gens investissent dans les exploitations agricoles et les modernisent pour stimuler la productivité. »
Détruire le monde paysan est aussi une des manières de détruire l’identité d’un peuple. Entre ces mesures et la repression contre toute forme de critique de l’immigration incontrôlée, le gouvernement de Keith Starmer semble bien décidé à achever la destruction de la Grande-Bretagne.
—> Lire : Tractor tax is ruining our culture, this is just another blow for hard-working farmers
—> Lire : Le combat pour la ruralité doit être politique
En France la grogne contre le MERCOSUR et les mesures dictées par l’UE

C’est la future signature du traité de libre-échange entre l’UE et le Mercosur qui cristallise les mécontentements. MERCOSUR est l’abréviation (espagnole) de Marché commun du Cône sud, qui organise, depuis 1991, une union douanière entre l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Il sera probablement signé lors du G20 au Brésil qui se tient les 18 et 19 novembre. Pour le président de la FNSEA, l’Europe ne doit pas être une « passoire » et « ne peut pas importer des produits qui ne respectent aucun de nos standards ». L’importation de millions de tonnes de produits agricoles produits à bas coûts va finir de tuer l’agriculture française qui ne peut pas concurrencer les exploitations brésiliennes ou argentines.
Mais comment lutter quand l’ennemi est déjà dans nos murs et que les institutions européennes écoutent plus des activistes aux cheveux bleus que ceux qui nous nourrissent ?
C’est aussi aux consommateurs de faire preuve de patriotisme en préférant « la viande de l’Aubrac à celle d’Argentine et la tomate bretonne ou roussillonnaise à celle provenant du Maroc ou d’Andalousie » comme le dit si bien Jean-Paul Pelras, ancien journaliste de l’Agri. Je conseille d’ailleurs de lire ses articles « coup de geule » dans lesquels il exprime haut et fort les désillusions du monde agricole face aux trahisons des politiques de tous bords.
—> Lire : Loi d’orientation agricole : un gadget inutile pour les paysans ! (article de Jean-Paul Pelras)
La COP 29 veut trouver des centaines de milliards pour « affronter la crise climatique ».
Comme si cela ne suffisait pas, nos gouvernants réunis pour la COP 29 s’apprêtent à gaspiller des milliards qui seraient mieux investis chez nous pour protéger notre agriculture.
Les pays réunis à Bakou (Azerbaïdjan) cherchent à trouver des fonds pour « affronter la crise climatique et financer la transition énergétique. » Cette phraséologie toute droit sortie des plus radicaux des groupes de pression de l’écologie politique montre bien à quel point les institutions internationales sont gangrénées par une idéologie décroissante dangereuse pour nos sociétés.
En langage onusien, il s’agit d’atteindre le « Nouvel objectif collectif quantifié ». Ce jargon technocratique se traduit par la recherche des centaines de milliards de dollars nécessaires aux pays en développement pour affronter la « crise climatique ». Il semble que cet objectif soit partagé par le gouvernement français puisque le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher a déclaré « Il faut réaliser un choc des financements ». Selon une ONG, il faudrait investir de 6000 à 12 000 milliards d’ici 2030. Si ces sommes délirantes ont aussi bien gérées que celles du Fonds fiduciaire pour l’Afrique de l’UE, cela promet !
—> Lire : L’épouvantable fiasco de la Commission européenne en Afrique (Le Point)
Une taxe sur la viande.

Les associations et ONG dites écologiques sont les bienvenues à cette conférence et le porte-parole de l’une d’entre elle a officiellement appelé à une taxe sur la viande pour financer ce programme climatique. Ces khmers verts ne s’arrêteront pas avant de pouvoir contrôler ce que nous avons dans nos assiettes.
Il est aussi assez étrange que tous ces tenants d’un « monde meilleur » se réunissent à Bakou, capitale d’une sinistre dictature qui pratique le nettoyage ethnique et culturel sur des territoires volés aux chrétiens arméniens lors d’une guerre dont presque personne n’a parlé et surtout pas les bonnes consciences de gauche qui n’ont d’yeux que pour une autre région du globe.
En guise de conclusion, cette phrase écrite par Raymond Delatouche sonne comme un avertissement :
« Il n’est pas d’exemples dans l’Histoire qu’une civilisation ait résisté à la destruction de sa base paysanne. »
Le paysan révolté : entretiens avec Raymond Delatouche, éditions Mame, coll. Trajectoires, 1993
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