Six pays d’Afrique australe ont exprimé leur déception face au projet de loi visant à interdire l’importation de trophées d’animaux sauvages en provenance d’Afrique. Les représentants de ces six pays, Botswana, Namibie, Afrique du Sud, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe ont demandé à rencontrer des représentants du gouvernement britannique pour discuter de cette question.
Le parti travailliste, arrivé au pouvoir cette année, a promis d’éliminer la chasse au Royaume-Uni d’ici cinq ans. La première offensive vise à attaquer la chasse à l’étranger. Pour cela, Steve Reed, secrétaire d’État à l’environnement, a présenté ce projet de loi qui avait échoué sous le précédent gouvernement conservateur.
Avec plus de 6,4 millions de chasseurs, l’Europe est l’un des principaux importateurs de trophées de chasse en provenance d’Afrique.
« Aucune espèce chassée n’est menacée par la chasse au trophée.«
Adam Hart, professeur et spécialiste de la conservation à l’université du Gloucestershire, en Angleterre, estime que ce projet de loi est contre-productif.
« Si le projet de loi est adopté, il n’aura aucun effet bénéfique sur la conservation, comme l’ont montré de récentes analyses. Aucune espèce chassée n’est menacée par la chasse au trophée. En fait, la chasse au trophée contribue à la protection de l’habitat et de l’espèce dans de nombreux cas. »
Professeur Adam Hart
—> Lire aussi : Comment la chasse conservation sauve des espèces en danger
Les pays concernés doivent être écoutés
Adam Hart a déclaré que la réunion entre les représentants des pays et M. Reed était importante. « Il est également décevant de constater que le gouvernement ne semble pas vouloir écouter ces pays. Il faut donc espérer qu’ils tiendront compte de ce qui se passe dans les pays concernés que cette proposition largement populiste va affecter. »
Les défenseurs de l’environnement qui s’opposent à la chasse aux animaux affirment que les massacres pourraient conduire des espèces menacées à l’extinction. Ce qui est évidemment faux comme le confirme le professeur Andrew Loveridge de l’université d’Oxford. Il estime que la plus grande menace pour les lions est due à la surpopulation et non aux chasseurs de trophées.
Il faut aussi porter à l’attention des opposants à la chasse aux trophées que c’est en Afrique australe, dans des pays où la chasse est autorisée que l’on trouve les plus grandes populations d’animaux sauvages alors qu’un pays comme le Kenya qui a interdit la chasse dans les années 70 voit sa faune décliner.
—> À regarder : Chasse conservation. Trois histoires, trois continents. Un superbe film du CIC Wildlife
C’est maintenant aux pays d’Afrique australe de convaincre le Royaume-Uni et le reste du monde que la chasse aux trophées est une activité durable. Il faut aussi que les pays occidentaux les écoutent et ne s’enferment dans des positions dogmatiques basées sur un sentimentalisme mièvre dénué de tout fondement scientifique.

Toute cette agitation à propos des trophées africains a commencé en 2015, après la chasse d’un lion au Zimbabwe (le fameux Cecil) qui a déclenché une polémique mondiale. Une ministre anglaise, Trudy Harrison, avait même déclaré pour appuyer une première tentative d’interdiction que « Cecil the lion has not died in vain. » Il est vrai que cette ministre était parfaitement qualifiée pour parler de ces sujets. Sa carrière professionnelle et ses diplômes lui donnent une grande légitimité… Jugez-en plutôt : après avoir dirigé une crèche pour enfants elle passe un diplôme en « communautés durables » à l’université de Salford. Le programme de ce « diplôme » est édifiant : « agriculture urbaine, gestion des déchets, approches radicales dans la mise en oeuvre de projets… »
En savoir plus sur Chroniques cynégétiques
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.
