La Commission européenne vient de proposer un amendement à la directive « Habitats », modifiant le statut de protection du loup de « strictement protégé » à « protégé »1. Cette proposition fait suite à une série d’étapes, notamment une décision du Conseil en septembre 2024 et l’adoption du changement dans la Convention de Berne en décembre 2024.
Cette proposition marque un changement important dans la politique européenne de conservation de la faune et de la flore sauvages, répondant à des demandes de longue date des États membres et à de multiples résolutions du Parlement européen. L’amendement fera passer le loup de l’annexe IV (protection stricte) à l’annexe V (protégé mais avec une flexibilité de gestion) de la directive Habitats.
En décembre 2023, l’analyse de la Commission européenne a souligné que la population de loups en Europe a presque doublé au cours de la dernière décennie. Cette croissance de la population a augmenté les conflits entre les loups et les activités humaines, en particulier dans les zones rurales.
Une approche plus souple de la conservation et de la gestion du loup :
Ce changement garantit que le loup sera classé comme une espèce pouvant faire l’objet de mesures de gestion pour l’ensemble de l’Union européenne.
La Commission souligne néanmoins que les obligations en matière de conservation restent inchangées. Toutefois, cette nouvelle classification permettra aux États membres d’élaborer des plans de conservation et de gestion adaptés afin de trouver un équilibre entre la conservation du loup et les problèmes de « coexistence ». Le terme de coexistence est un délicat euphémisme employé, à la fois par les militants pro-loups qui ne peuvent plus nier les dégâts et par les technocrates européens ; il est utilisé pour masquer les ravages commis par le prédateur sur les élevages2 et sur la faune sauvage.
La mobilisation des opposants
Il est important de savoir que les États membres sont autorisés à conserver le loup comme espèce strictement protégée au niveau national s’ils le souhaitent. Nous savons déjà que les pays qui ne sont pas confrontés aux ravages commis par le loup sont plus sensibles aux sirènes de la propagande pro-loup . Certains souhaitent même réintroduire cet animal en Écosse3 pour faire bénéficier cette région des bienfaits de la cascade trophique qu’il ne manquera pas de créer…
En France, la récente nomination par Macron de Barbara Pompili comme ambassadrice à l’environnement n’est pas un bon signal et démontre encore une fois la duplicité du président. Grands discours et trémolos lyriques à propos de la souveraineté alimentaire et nomination d’une militante verte à un poste qui, il faut l’espérer, n’aura pas grand impact mais qui est néanmoins un symbole.
Quant aux associations bien connues « de nos services », telles que ASPAS, One Voice, FBB, 30 millions d’amis… , nous savons qu’elles vont engager des recours au niveau européen contre cette mesure. Il faut aussi s’attendre à ce qu’elles attaquent toute tentative française de transcrire le déclassement dans le droit français.
- La Commission propose d’aligner le statut de protection du loup dans la législation de l’UE sur la convention de Berne ↩︎
- Les éleveurs face aux prédateurs
↩︎ - Reintroducing wolves to Highlands could help native woodlands, says study ↩︎
En savoir plus sur Chroniques cynégétiques
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.
