Ce superbe fusil faisait partie du cabinet d’armes de Louis XIII. Passionné de chasse et de technique, le roi Louis XIII s’était constitué un cabinet d’armes exceptionnel, regroupant des pièces venues des meilleurs arquebusiers du royaume, comme Le Bourgeois ou François Duclos.

Soucieux de leur donner les meilleures conditions de travail, il les faisait loger au palais du Louvre et leur passait de nombreuses commandes pour lui-même ou pour offrir à ceux qu’il voulait particulièrement honorer. Nos chefs d’état actuels pourraient s’en inspirer et mieux protéger nos armuriers et notre industrie de défense …

Louis XIII était surtout un passionné de fauconnerie mais on dit qu’il tirait très bien à l’arquebuse. Son médecin, Jean Héroard, affirme « qu’il tiroit sûrement et facilement des oiseaux en l’air avec la harquebuse. » Ce qui est un exploit compte tenu de la précision des armes de l’époque.

Un des premiers fusils à platine à silex

Cette arme a été fabriquée en 1636 par l’arquebusier François Duclos. C’est une des premières armes dotée d’une platine à silex. Mais elle est aussi équipée d’un système à mèche (à gauche de l’arme) plus classique pour l’époque. C’est donc un fusil à double platine, on pouvait ainsi tirer deux coups dans le même canon.

Le mécanisme à silex a été inventé par l’arquebusier Marin Bourgeois en combinant le système de deux platines existantes (à chenapan et à miquelet). A partir de 1630, ce mécanisme a progressivement remplacé les mécanismes plus anciens comme les platines à mèche ou à à rouet et sera utilisé pendant plus de 200 ans.

Les chasseurs ont néanmoins gardé le système à rouet jusqu’au XVIIIème siècle car il était plus silencieux que celui à silex.

Un véritable chef d’oeuvre

Pour faire de cette arme le chef d’oeuvre que nous pouvons admirer, François Duclos a utilisé toutes les techniques des artisans d’art de l’époque, dorure, gravure, ciselé, bleui, damasquinure…

Voici quelques détails de cette arquebuse exceptionnelle. La crosse en volute est agrémentée d’un buste de Minerve en bronze. Une applique en laiton doré est fixée à proximité de la queue de culasse. Au centre de celle-ci une représentation de la Justice appuyée sur le  » L  » du souverain.

L’arme mesure 1,52 m et pèse 3,8 kg.

Elle est maintenant dans les collections du musée de l’Armée.


Droits: Photo (C) Paris – Musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Yves et Nicolas Dubois


En savoir plus sur Chroniques cynégétiques

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.