« Je suis née dans une ville du Maine et, enfant et adolescente, j’étais vraiment anti-chasse. Cela amuse beaucoup mon père de voir ce que je suis devenue. » dit Olivia Lappin qui est aujourd’hui biologiste, spécialiste de la faune sauvage et chasseresse passionnée. « Lorsque j’étais enfant, ma devise était « sauver les animaux ». Il m’a fallu des années avant de comprendre le rôle que la chasse jouait à cet égard ».

Cette prise de conscience s’est faite lentement, a-t-elle expliqué. C’est surtout grâce à ses contacts avec des chasseurs comme David, son compagnon qu’elle a pris conscience de la réalité de la chasse.

« Je crois honnêtement qu’il faut deux choses pour changer l’attitude de quelqu’un à l’égard de la chasse. Premièrement, chasseurs et non-chasseurs doivent être prêts à s’écouter l’un l’autre, à dialoguer sans a priori. Deuxièmement, il ne faut pas que le chasseur se contente de raconter, il faut qu’il démontre dans la pratique les bienfaits de la chasse et des actions de la communauté des chasseurs. » (Olivia Lappin)

Son compte Instagram est révélateur du changement qui s’est opéré. Allez y jeter un coup d’oeil : Olivia Lappin

Ses études scientifiques la conduisent à combattre ses préjugés

Après avoir obtenu un diplôme de biologie à l’université du Maine, Olivia a conduit un projet de recherche sur la biologie de la faune sauvage. Ce qui l’a amenée à remettre sérieusement en question sa position anti-chasse.

C’est dans le Mississippi qu’elle bascule et débute la chasse au gibier d’eau. Elle s’en souvient avec émotion. Pour la première fois, elle a connu le frisson de la traque et le plaisir de partager le résultat de ses chasses avec ses nouveaux amis. Au fil des années, elle s’initie à la chasse de différents gibiers américains comme les faisans, les cerfs mulets, les dindes sauvages et les cerfs de Virginie.

Olivia poursuit ses études et en 2023, elle obtient sa maîtrise et publie un article scientifique de référence dans le Journal of Field Ornithology1. Ses recherches décrivent, pour la première fois, les types d’habitats choisis par le colin de Virginie.

Au cours de ses études et de ses recherches, elle a l’occasion de rencontrer les chercheurs de l’organisation américaine de conservation des faisans et et des cailles (Pheasants Forever and Quail Forever – PFQF). Ce qui lui permet de mieux appréhender la manière dont la chasse et les chasseurs travaillent pour la restauration des écosystèmes et la conservation des espèces. Elle est engagée comme chercheuse dans cette organisation2 où elle travaille dans deux domaines.

Tout d’abord elle collabore avec les compagnies de transport, de chemins de fer, d’électricité, de pétrole/gaz et d’énergie solaire afin d’améliorer l’habitat des espèces sauvages sur les sites qu’elles utilisent.

L’autre mission d’Olivia consiste à travailler avec les propriétaires terriens afin de développer des mélanges de semences en vue d’améliorer l’habitat des espèces sauvages comme le colin de Virginie. En adaptant les mélanges de semences à l’environnement local, les espèces chassables et non chassées comme les cailles, les dindes, les cerfs de Virginie, les reptiles, les insectes se développeront dans des écosystèmes restaurés de manière appropriée.

L’emploi d’Olivia chez Pheasants Forever et Quail Forever lui a permis de découvrir plus en profondeur la façon dont les chasseurs et la chasse apportent le soutien nécessaire à la restauration et à la conservation des zones naturelles.

Une conversion en deux étapes

La phase suivante de la conversion d’Olivia vis-à-vis de la chasse a été son premier séjour en Afrique. Bien que devenue chasseresse passionnée, elle avait encore des préventions à l’encontre de la chasse « au trophée ». Son voyage en Afrique australe lui a permis de chasser impalas et springboks et de découvrir que, là aussi, c’était la chasse raisonnée qui permettait la conservation d’espèces sauvages sur d’immenses territoires.

Le parcours d’Olivia Lappin, qui est passée d’anti-chasse à chasseresse passionnée, est extrêmement intéressant et permet de mettre en lumière les deux facteurs primordiaux qui ont permis sa conversion.

La transmission : c’est au contact de chasseurs passionnés et intelligents qu’Olivia a basculé. Ces chasseurs ne se sont pas contenté de parler, ils l’ont initié et lui ont démontré de manière pratique ce qu’était réellement la chasse et ce qu’elle apportait aux espaces naturels.

La science : Olivia a fait de brillantes études de biologie animale, cela lui a permis de comprendre la nature, les interactions écologiques, la nécessité de la conservation conduite par les hommes. Cela lui a aussi donné l’occasion de constater que ce sont les chasseurs qui agissent pour la conservation des espèces et des biotopes. C’est ce parcours scientifique qui l’a aidé à combattre ses préjugés et à garder l’esprit ouvert.

Ce qui est tout l’inverse des anti-chasse habituels, souvent citadins, toujours dogmatiques, incultes et ignorants des réalités de la nature sauvage.


  1. Northern Bobwhite (Colinus virginianus) breeding season roost site selection in a working agricultural landscape in Clay County, Mississippi ↩︎
  2. Olivia Lappin hired as integrated management coordinating wildlife biologist ↩︎

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