La bonne nouvelle du jour nous vient d’Écosse. Après une longue période de déclin, les saumons reviennent de plus en plus nombreux dans certaines rivières dont la célèbre river Tweed1, paradis des pêcheurs à la mouche.

Il est encore trop tôt pour crier victoire, surtout quand il s’agit d’une espèce aussi fragile que le saumon, mais les résultats des captures de saumon en Écosse l’année dernière devraient permettre au moins un soupçon d’optimisme. Tous les observateurs se réjouissent de constater une importante augmentation du nombre de saumons qui reviennent de la mer et remontent les rivières écossaises2.

Les chiffres de prise à la pêche sont d’environ 47 000 en 2024, auxquels s’ajoutent 835 poissons pris au filet. Pour mettre ces chiffres en perspective, les prises annuelles en Écosse s’élevaient à plus de 500 000 dans les années 1960, dont la plupart provenaient de la pêche au filet. Bien que les prises de l’année dernière ne soient pas comparables à ces chiffres, elles sont en nette augmentation par rapport à 2023 et 2022.

La meilleure année depuis 2013

Les prises sur la rivière Tweed illustrent cette tendance. L’année dernière, 9947 saumons ont été pêchés, ce qui représente la meilleure année depuis 2013. La River Tweed Commission, qui est responsable de la protection et de l’amélioration des populations de saumons et de truites de mer sur la rivière, a déclaré que, en sus de conditions de pêche favorables, c’était le plus grand nombre de saumons remontant la rivière qui avaient contribué à cette augmentation des prises.

Les comptages effectués par la Commission sur les affluents de la Tweed indiquent également une augmentation significative du nombre de saumons en 2024. Le Gala Water a enregistré 2168 saumons, contre une moyenne de 1363 depuis le début des relevés en 2000. De même, la Whiteadder a enregistré 890 saumons, soit bien plus que sa moyenne de 628.

Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps (les anglais disent one swallow does not make a summer), le saumon est toujours confronté à de nombreux défis, notamment son exploitation en mer, la prédation, la pollution agricole qui se retrouve dans les rivières et l’élevage de saumons sur la côte ouest de l’Écosse mais beaucoup de choses se sont améliorées au cours des dernières décennies.

Une situation positive due aux pêcheurs

Tous ces progrès sont le résultat direct des actions entreprises par ceux qui ont un intérêt direct dans la pêche. Sans le travail acharné et le dévouement des pêcheurs, le saumon aurait poursuivi son chemin vers l’extinction. Les projets de restauration de l’habitat, tels que la plantation d’arbres le long des rivières pour modérer la température et améliorer la qualité de l’eau, la suppression des obstacles à la migration et l’adoption de meilleures pratiques pour éviter la pollution agricole, ont tous contribué à augmenter le nombre de saumons adultes atteignant les frayères et le nombre de saumoneaux quittant les rivières au cours de leur longue migration.

En outre, la culture de la remise à l’eau, avec plus de 95 % des saumons capturés dans les rivières écossaises remis à l’eau, et l’arrêt presque total des opérations de pêche au filet – qui capturaient des centaines de milliers de poissons lorsque le saumon était une denrée abondante – font que beaucoup moins de poissons sont tués avant qu’ils ne puissent se reproduire. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que la population de saumons écossais ne retrouve son plein potentiel mais ces signes sont encourageants.

Un cinglant démenti aux vendeurs de catastrophes

Comme pour la chasse, la conservation des espèces et des biotopes n’est jamais mieux réalisée que par ceux qui les connaissent et s’en occupent sans dogmatisme, tout en sachant que l’homme doit s’investir pour cela. C’est tout l’inverse des projets de ré-ensauvagement prônés par les ayatollahs de l’écologie hors-sol. Ils se terminent en général par des catastrophes environnementales, l’exemple de la réserve de d’Oostvaardersplassen3 est édifiant.

Les médias nous inondent de nouvelles catastrophistes à propos de l’état de notre planète, les militants de la décroissance veulent nous vendre la sixième extinction de masse et les partis écologistes rendent l’homme responsable de tous les maux de la Terre. Heureusement, la réalité n’est pas si dramatique. De nombreuses espèces voient leurs effectifs croître, beaucoup de biotopes sont préservés ou restaurés pour le plus grand bonheur d’innombrables espèces animales et végétales. L’exemple du saumon d’Écosse est un démenti cinglant à tous ces vendeurs de peur.


Le musée de la pêche au saumon de la rivière Tweed4. La pêche au saumon est un des piliers de la culture écossaise, elle a même son musée. Le thème principal est le rôle de la Tweed dans le développement de la pêche sportive au cours des 250 dernières années. On y trouve, entre autre, le plus gros saumon (naturalisé) pêché à la canne au Royaume-Uni. Il pesait 32 kg et a été pêché par le comte de Home. On peut aussi y admirer une extraordinaire collection de cannes anciennes.

  1. La Tweed river est la rivière dans laquelle on pêche le plus de saumons au Royaume-Uni. ↩︎
  2. Salmon numbers on River Tweed approaching record levels ↩︎
  3. Un parc hollandais très controversé prévoit d’abattre 1.000 cerfs en pleine santé ↩︎
  4. River Tweed Salmon Fishing Museum ↩︎

En savoir plus sur Chroniques cynégétiques

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.