Deux randonneurs ont été attaqués par un ours dans les montagnes du nord-ouest de la Grèce ; l’un d’entre eux est décédé.

Les deux randonneurs étaient partis à la recherche de l’épave d’un avion de chasse grec tombé dans cette zone dans les années 50. Alors qu’ils approchaient d’une falaise, un ours a surgi et les a chargé. Les deux hommes étaient équipés d’un spray au poivre qu’ils ont utilisé mais cela n’a eu aucun effet et n’a pas détourné l’ours qui a projeté d’un coup de patte l’un des deux marcheurs au bas d’une falaise. Celui-ci est décédé, l’autre a pu s’enfuir. L’ours en question est un ours brun (Ursus arctos arctos), de la même espèce que ceux qui sont ré-introduits dans les Pyrénées.

Des faits minimisés par les protecteurs de la faune.

Évidemment, le porte-parole d’Arktourus, le groupe grec de protection de la faune minimise les faits et dédouane l’ours qui n’aurait fait que se défendre. « C’est davantage un comportement défensif, qu’une attaque. L’ours essaie de repousser ce qu’il perçoit comme une menace. »

Le problème est bien là, en effet, l’ours a un comportement territorial très possessif et toute intrusion sera considérée comme une menace. Faut-il alors admettre que des zones entières seront dorénavant interdites à toute activité humaine ? Tant qu’il s’agit de randonnée ce n’est pas très grave mais l’élevage et la vie normale des habitants des montagnes doivent-ils disparaître au profit des ours ?

La Grèce abrite une population d’environ 500 ours répartis dans zones. La région abritant le plus d’ours est située au nord-ouest du pays, à la frontière avec l’Albanie et la Macédoine du nord. Elle se prolonge pratiquement jusqu’au centre du pays. C’est le massif du Pinde qui est l’extrême sud des Alpes Dinariques qui prennent naissance en Slovénie. C’est là que se trouve la population d’ours la plus méridionale d’Europe. Une autre population est localisée à la frontière sud de la Bulgarie au nord-est de la Grèce dans le massif des Rhodopes, à cheval sur les deux pays.

Depuis la mise en place d’une protection totale de ces plantigrades sous la pression de l’Union européenne, leur nombre a plus que doublé et les incidents et attaques se multiplient, y compris des attaques mortelles sur des humains. Un ours a même été vu en train de déterrer un cadavre fraichement mis en terre dans le cimetière du petit village d’Asprokklisia. Dans certains villages, les habitants organisent des rondes avec leurs fusils de chasse, les femmes n’osent plus sortir après la tombée de la nuit malgré la mise en place de clôtures électriques et parfois même de projecteurs.

Le Guide du routard consacré à cette région admet que « Le programme de protection de l’espèce dans les montagnes du nord-ouest de ce pays a été couronné de succès. En dix ans, le nombre d’ours bruns a presque doublé dans la région. Mais cette augmentation d’animaux sauvages s’avère aujourd’hui dangereuse. » Il recommande aux randonneurs de prendre des précautions avant d’aller dans certains zones.


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