Créée en 1964 par François et Jacqueline Sommer, la Fondation François Sommer1 a pour but de défendre et de promouvoir une chasse responsable et durable et de développer des de solutions concrètes en faveur de la protection de la nature et de la faune sauvage.
Elle développe ses activités autour de cinq grands thèmes interconnectés : culture et art, gestion d’espaces naturels, démarche scientifique, mécénat et conférences et publications.
Jacqueline et François Sommer étaient tous deux des chasseurs passionnés ; ils ont créé cette fondation pour aider à développer une pratique de la chasse soucieuse du respect de la nature et particulièrement de la faune sauvage.
Cet héritage est-il en train d’être mis de côté par Henri de Castries, directeur de la fondation depuis 2021 ? On constate, comme le disait le Figaro, un « verdissement » de cette institution qui sous l’impulsion de ce nouveau président passe de plus en plus sous silence l’aspect chasse pour ne plus parler que de protection des espaces et des espèces. Bien sûr, il ne peut y avoir de chasse sans espaces protégés mais n’assiste-t-on pas à une dérive de cette fondation qui veut faire oublier qu’elle est un organisme dédié à la chasse ?
Le rapport annuel de la fondation présente celle-ci de la manière suivante : « La reconnexion entre l’Homme et la Nature est un enjeu majeur des prochaines décennies. Forte de son positionnement singulier, au carrefour des sciences du vivant, de l’art et de la gestion de territoires, forte également d’une indépendance financière, institutionnelle et intellectuelle depuis sa création en 1964, la Fondation François Sommer contribue depuis soixante ans à l’émergence de solutions concrètes en faveur de la protection de la nature et de la faune sauvage. » Aucune mention de la chasse, le mot est même absent de cette introduction.
Lorsque le président Henri de Castries parle de chasse dans son avant-propos au rapport annuel, il s’agit de chasse photographique.
Le compte Linkedin de la fondation la présente comme étant au « carrefour des sciences du vivant, de l’art et de la gestion durable de territoires. » Nulle part il n’est fait mention de chasse.
Les expositions temporaires du musée de la chasse2 et de la nature sont pour le moins surprenantes et font la part belle à un art contemporain certainement en vogue dans certains milieux parisiens mais très souvent abscons. Le wokisme et la bien-pensance parisienne auraient-ils atteint cette vénérable institution ?
Pourquoi ne pas mettre en valeur les artisans d’art qui oeuvrent dans le domaine de la chasse ? Maroquiniers de luxe, graveurs, fabricants d’armes fines sont des artistes, dépositaires d’un savoir-faire ancestral, ils méritent d’être mis en valeur. Pourquoi ne pas mettre un coup de projecteur sur les superbes collections d’armes anciennes du musée et en profiter pour faire le lien avec des artisans d’aujourd’hui ?
Le domaine de Belval3 appartenant à la fondation dispense toujours des formations de très haut niveau à destination des chasseurs : chasse et gestion du grand gibier – tir et balistique – gestion des zones humides… mais l’accent mis sur les relations avec des acteurs tels que l’ONF dont les dérives en matière de chasse sont connues et flagrantes ne va pas sans poser question.
« Plus on convertira de territoires en traque-affût et moins on fera de battue traditionnelle, mieux on se portera. »
De plus la promotion de la traque affut par le directeur de Belval manque de finesse et mériterait un peu de modération et de prise en compte ds spécificités régionales de la chasse française. Il déclarait il y a quelque temps à l’un de nos confrères : « On conçoit la chasse du grand gibier dans le cadre de la gestion d’un domaine forestier, du retour à l’équilibre forêt-gibier et de son maintien. Il s’agit d’adapter l’outil chasse aux objectifs que l’on fixe. Je regarde les résultats de la traque-affût et ceux de la battue traditionnelle, et je me dis que plus on convertira de territoires en traque-affût et moins on fera de battue traditionnelle, mieux on se portera.«
La fondation vient de publier son rapport annuel, il est très intéressant et mérite une lecture attentive. Vous le trouverez ici en téléchargement.
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