C’est au président américain et grand chasseur, Theodore Roosevelt, que nous devons l’expression Teddy bear qui, dans les pays de langue anglaise, désigne l’ours en peluche des enfants.
Theodore Roosevelt, qui était parfois surnommé Teddy, avait été invité en 1902 par le gouverneur du Mississippi à une chasse à l’ours. Malheureusement, il n’avait eu aucune occasion d’en tirer un. Le gouverneur voulant satisfaire le président, ordonne que l’on en piège un et qu’on l’attache un à un arbre afin de le faire tirer par Roosevelt. Considérant cela comme absolument contraire à sa conception de la chasse, Roosevelt refusa de tirer sur l’ours et le fit libérer.
Les journalistes se sont vite emparés de cette histoire et ont raconté dans le pays entier comment le président, pourtant grand chasseur, avait refusé de tirer sur ce pauvre ours.
Un caricaturiste politique, Clifford Berryman, ayant lu l’article a décidé d’en faire un dessin humoristique. La caricature de Berryman a été publiée dans le Washington Post le 16 novembre 1902 et fit le tour du pays. Ce dessin a donné l’idée à un certain Morris Michtom, fabricant d’animaux en peluche à Brooklyn, de créer un ours en peluche et de le dédier au président qui avait refusé de tirer sur un ours attaché. Il l’a baptisé « Teddy’s Bear ».
Après avoir obtenu l’autorisation de Roosevelt d’utiliser son nom, Michtom a produit en série ces ours en peluche qui ont connu un succès énorme, à tel point que l’expression est passée dans le langage courant et qu’elle est aujourd’hui utilisée même dans des pays non anglophones.


Theodore Roosevelt (1858-1919), président des États-Unis de 1901 à 1909, est considéré par les Américains comme l’un de leurs plus grands présidents ce qui lui a valu d’avoir son effigie sculptée sur le mont Rushmore, au côté de George Washington, Thomas Jefferson et Abraham Lincoln.

Chasseur passionné et grand défenseur de l’environnement, il est à l’origine de la création des parcs nationaux aux États-Unis.
Il commença à chasser dans le Maine avec une Winchester mod. 76 en 45-75. Bien qu’il eut les moyens d’acheter les plus belles armes anglaises de luxe, il est resté fidèle à Winchester et surtout à ce modèle à répétition. Sa myopie faisait de lui un tireur très moyen, ce qu’il reconnaissait avec humour, il disait « Je suis mauvais tireur, je dois donc tirer beaucoup » ! Sa carabine emblématique fut le modèle 95 en 405 Winchester.

Un des meilleurs souvenirs de chasse de Roosevelt fut un safari en Afrique à but « scientifique » effectué en 1909. Ce fut le safari de la démesure à tous points de vue, 11 mois d’expédition, 15 caisses rien que pour l’armement et un coût estimé à 3 millions de dollars. Il avait engagé les plus grands « chasseurs blancs » de l’époque comme Selous ou Cunningham. Le nombre d’animaux chassés lors de cette expédition est énorme et fit scandale, même à l’époque. En effet, le tableau fut de 512 pièces de grand gibier dont 9 lions, 8 éléphants, 8 rhinocéros, 7 hippopotames, des dizaines de gazelles, un crocodile et deux autruches ! Roosevelt écrivit un livre (Mes chasses en Afrique) à propos de ce safari. On peut le trouver, traduit en français, aux éditions de Montbel1.


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