Ils étaient attendus, deux arrêtés du ministère de la transition écologique viennent d’être publiés ce 30 juillet. L’un concerne les moratoires pour deux espèces chassables, l’autre modifie les textes qui autorisaient ou prohibaient certains certains équipements au cours de l’acte de chasse.
Les moratoires
Le ministère confirme avec cet arrêté ce qui avait été déjà évoqué lors du CNCFS et du bras de fer entre entre la ministre et les chasseurs à propos des espèces chassables.
La chasse des espèces suivantes est suspendue sur l’ensemble du territoire métropolitain jusqu’au 1° juillet 2026:
- Barge à queue noire (Limosa limosa) ;
- Courlis cendré (Numenius arquata).

Transport de l’arme
Transport de l’arme : jusqu’à présent le texte stipulait que l’arme transportée à bord d’un véhicule devait être « placée sous étui ou démontée ; dans tous les cas l’arme doit être déchargée. » Le nouvel arrêté ajoute que l’arme doit, en plus, être NON APPROVISIONNÉE, ce qui signifie que les chargeurs amovibles doivent être retirés et que les magasins doivent être vidés.
Nouveaux équipements autorisés
L’article 7 de l’arrêté de 19861 qui définit la légalité de certains moyens d’assistance électronique à la chasse est profondément modifié par celui du 30 juillet 2025 puisque de nouveaux équipements sont maintenant autorisés.
Les dispositifs de repérage des chiens qui marquent l’arrêt qui n’étaient autorisés que pour la chasse de la bécasse des bois sont maintenant autorisés pour tous les gibiers.
Sont autorisés maintenant « les appareils monoculaires ou binoculaires thermiques, à l’exclusion des appareils qui peuvent être mis en œuvre sans l’aide des mains dont les monoculaires équipés d’un adaptateur leur permettant d’être fixé sur une lunette de tir. » Traduction monoculaires et jumelles thermiques sont autorisés mais pas les lunettes thermiques et les clip-on adaptables à une lunette non thermique.
Sont aussi autorisés « les appareils disposant de fonction de vidéos à déclenchement automatique par la détonation d’une longueur maximum de 15 cm et placés sous le canon des armes à feu. » Traduction: les shotkams ou équivalents d’autres marques.
Rappelons-nous les motifs invoqués par la FNC en 2015 pour demander l’interdiction de ces gadgets : « Après une réflexion approfondie et partagée avec nos partenaires cynégétiques, nous sommes arrivés à la conclusion que si le principe de la caméra n’était pas en cause, il fallait en tous cas proscrire la fixation sur l’arme elle-même. Dont on ne répétera jamais assez qu’elle est faite pour tuer. Et pas pour filmer. Au risque de distraire la nécessaire concentration du chasseur au moment du tir. Cette position est partagée par l’ONCFS et l’ANCGG. L’ensemble des représentants de chasseurs s’est prononcé sans ambiguïté contre ce dispositif de fixation sur l’arme.«
Il est vraiment dommage que les instances fédérales aient cédé aux marchands du temple. Je ne saurais trop conseiller à tous les directeurs de chasse de refuser, lors de chasses collectives au grand gibier, tout chasseur équipé de ce dispositif dont on sait très bien que les paramètres de déclenchement vidéo sont modifiables à volonté.

- Arrêté du 1 août 1986 relatif à divers procédés de chasse, de destruction des animaux nuisibles et à la reprise du gibier vivant dans un but de repeuplement ↩︎
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