Au Royaume-Uni, des universitaires, des chercheurs et même un musée accusent les habitants des campagnes de racisme. Ils vont jusqu’à prétendre que les personnes « non blanches » ressentent un malaise lorsqu’ils doivent traverser la campagne. La peinture anglaise du XIXème siècle n’échappe pas à ces attaques et est accusée de véhiculer des sentiments « sombres et nationalistes ».

« Le racisme rural » selon l’université de Leicester

Des universitaires de l’université de Leicester ont rédigé un rapport sur la question du « racisme rural », qui examine l’expérience des minorités ethniques dans les campagnes britanniques1.

Intitulé « Comment rendre les campagnes plus inclusives ? », ce rapport indique que les personnes non blanches ressentent un « malaise » et un « poids psychologique » lorsqu’elles doivent traverser les zones rurales du Royaume-Uni.

Les chercheurs du Centre for Hate Studies (centre d’études sur la haine) de l’université affirment que la culture des pubs de campagne et d’autres « coutumes monoculturelles » sont source d’exclusion. De même, ils affirment que les zones rurales manquent « d’installations appropriées pour répondre aux besoins religieux et culturels » en raison de l’absence d’options alimentaires halal et autres options alimentaires religieuses. Le rapport souligne que « la disponibilité d’aliments halal ou d’espaces de prière pourrait faire une différence significative dans le confort des visiteurs à la campagne ».

Pour remédier à ce problème, les chercheurs affirment que les entreprises rurales devraient s’adapter afin d’améliorer leur « sensibilité culturelle ». Le rapport indique : « Accueillir des personnes issues de minorités à la campagne ne se résume pas à la tolérance ; cela nécessite une adaptation réfléchie, des efforts d’inclusion soutenus et une volonté de changement. »

L’un des contributeurs du rapport, qui s’appuie sur des entretiens menés auprès de 115 personnes, a suggéré que « l’on pourrait redynamiser les communautés rurales en y accueillant des communautés plus diversifiées ».

Tim Bonner, directeur général de la Countryside Alliance, est ulcéré par ces allégations et a déclaré au Telegraph : « L’idée selon laquelle les communautés rurales sont intrinsèquement plus racistes que les communautés urbaines est tout simplement absurde. Les statistiques récentes du gouvernement sur les crimes haineux montrent une relation inverse entre la ruralité et les crimes haineux à caractère raciste. »

Il ajoute : « L’idée selon laquelle le racisme serait si prononcé dans les zones rurales qu’il justifierait une attention particulière constante n’est donc pas étayée par les preuves, ce qui peut expliquer pourquoi cette étude a évité d’examiner les données au profit d’une compilation d’anecdotes. Ironiquement, ceux qui colportent le discours selon lequel la campagne serait raciste ne font en réalité que révéler leurs propres préjugés à l’égard des populations rurales.« 

La campagne britannique est un environnement blanc « colonialiste et raciste ».

Le Musée de la vie rurale anglaise a décidé récemment de s’attaquer à la « blancheur de la campagne » dans le cadre d’un nouveau projet2. Les conservateurs de ce musée, consacré à l’histoire de la campagne anglaise, ont donc lancé un programme financé à hauteur de 100 000 livres sterling afin de dissiper l’idée selon laquelle la campagne britannique serait un lieu « blanc et hétéronormatif ».

La nouvelle orientation du musée vers la diversification de sa collection fait suite à l’affirmation de l’organisation caritative Wildlife and Countryside Link, qui regroupe notamment la RSPCA, le WWF et le National Trust, selon laquelle la campagne britannique serait un environnement blanc « colonialiste et raciste ». Le rapport affirme en outre que la campagne britannique est régie par les « valeurs culturelles britanniques blanches » et que la perception selon laquelle la campagne est un « espace blanc » empêche les minorités ethniques de profiter du plein air.

Le projet visera à corriger cette perception de la « blancheur de la campagne » et à accroître la représentation des minorités ethniques et des « personnes LGBTQ+ vivant à la campagne » dans les expositions consacrées à la vie rurale.

Même l’art est accusé de véhiculer des sentiments nationalistes

La campagne britannique peut susciter des sentiments « nationalistes sombres3 » dans les peintures, selon le musée Fitzwilliam. Celui-ci informe donc les visiteurs que les images de paysages peuvent susciter des émotions nocives. La nouvelle signalisation indique que les images des « collines vallonnées anglaises » peuvent susciter un sentiment de « fierté envers la patrie ».

Hampstead Heath de John Constable au Fitzwilliam Museum

Les administrateurs de cette institution expliquent ainsi cette mise en garde, la campagne est considérée comme ayant un lien direct avec le passé, et donc comme étant le reflet fidèle de l’essence même d’une nation. C’est bien entendu considéré comme insupportable par ces personnes et il faut donc, selon eux, combattre ce sentiment.

« Les peintures représentant les collines vallonnées d’Angleterre ou les champs luxuriants de France renforçaient la loyauté et la fierté envers la patrie. Le côté plus sombre de ce sentiment nationaliste est qu’il sous-entend que seuls ceux qui ont un lien historique avec la terre ont le droit d’y appartenir. »

La direction du musée a installé un nouveau panneau indiquant que les portraits de personnes riches et en uniforme « sont des outils essentiels pour renforcer l’ordre social d’une classe dirigeante blanche, laissant très peu de place à la représentation des personnes de couleur, des classes ouvrières ou d’autres personnes marginalisées ».

Ces enfants gâtés oublient de préciser que ce musée n’existerait pas sans les donations de certains membres de cette « classe dirigieante blanche ». Vont-ils décrocher le portrait de Richard Fitzwilliam qui légua 100 000 livres sterling pour financer ce qui est aujourd’hui le Fitzwilliam Museum ?

Richard Fitzwilliam par Joseph Wright

Faut-il y voir un lien avec l’alourdissement de la fiscalité sur les terres agricoles ?

Ne faut-il pas voir un lien entre ces attaques et le programme du gouvernement travailliste qui vise à assommer d’impôts les agriculteurs et propriétaires terriens ? Puisqu’ils incarnent le « mal », faisons-les disparaître à coup de taxes et d’impôts. Ceux-ci devront payer 20% d’impôt sur la transmission de biens agricoles d’une valeur supérieure à 1 million de livres sterling. Ce nouvel impôt risque de tuer des centaines d’exploitations familiales vieilles de plusieurs générations, de mettre ainsi en danger la sécurité alimentaire du pays et de transformer la sociologie britannique. Mais il semble que le plus important soit de détruire ce « bastion raciste et rétrograde qui refuse le changement ».

D’ailleurs un éminent journaliste anglais avait avoué lors de la mise en place de la taxe sur les héritages des terres agricoles que le but était « de changer la sociologie de la campagne britannique. »

Cette rengaine woke a déjà traversé la Manche.

Nous pourrions dire comme Obélix, « ils sont fous ces anglais » mais c’est une petite musique que l’on commence à entendre en France. En particulier à l’occasion de certains drames qui sont interprétés et déformés afin d’accuser les habitants des zones rurales de ne pas être suffisement accueillants et ouverts à la sacro-sainte diversité. Rappelez-vous le discours de quelques journalistes français peu après la mort du jeune Thomas à Crépol4.

La ruralité, les campagnes ont toujours été le bastion de l’identité d’un pays, à l’inverse des métropoles qui abandonnent très vite tout sentiment d’appartenance. Il n’est pas étonnant que ceux qui veulent détruire cette identité s’attaquent par tous les moyens à ce bastion. Les attaques contre l’agriculture, la chasse, la pêche, les traditions taurines, tout ce qui fait l’identité d’une ruralité vivante participent de cette entreprise et doivent être vues comme des attaques contre une civilisation.

« Nous savons déjà ce que fut cette communauté rurale. Nous savons d’où elle vient historiquement. Mais c’est la mentalité primitive qui en a déterminé l’esprit. Le village agricole fut le successeur du clan totémique. La puissance fixatrice qui a établi pour toujours le groupe humain sur un coin de sol était un ordre des dieux. Ces dieux étaient sur cette terre, ces eaux, ces arbres. L’homme est resté immobilisé de cette impassible immobilité des choses. Ces maîtres muets…, ils ont pris jadis au hasard d’une tribu, une poignée d’humanité, et ne l’ont jamais lâchée !… Et chaque village est encore sous cette main musclée de roche qui le tient depuis l’âge de pierre. » Gaston Roupnel Histoire de la campagne française, Éditions Bernard Grasset, 1932


  1. Rural racism too often normalised, report finds ↩︎
  2. Museum of English Rural Life to tackle ‘whiteness of countryside’ ↩︎
  3. British countryside can evoke ‘dark nationalist’ feelings in paintings, museum says ↩︎
  4. Un certain Patrick Cohen osait dire que les assaillants non invités et tous porteurs d’armes blanches n’avaient fait que réagir à des propos racistes des jeunes du village. ↩︎

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