Nos influenceurs chasse ont du souci à se faire ! L’intelligence artificielle (IA) permet de générer des vidéos de plus en plus réalistes ; il n’a pas fallu attendre longtemps pour que cela touche le domaine de la chasse. En effet, aux États-Unis, le pas a été franchi, et la chaîne YouTube Wild Camo vient de diffuser les premières vidéos de Kayla, un personnage généré par l’IA qui donne des conseils aux chasseurs.

Kayla, la jolie influenceuse artificielle

Évidemment, Kayla est jolie, sexy, habillée de vêtements moulants et légers, elle parle avec un léger accent du sud (des États-Unis), ce qui a, paraît-il beaucoup de charme et ajoute une note d’authenticité. Elle donne des conseils techniques aux chasseurs américains qui suivent cette chaîne.

La description de la chaîne indique : « Wild Camo utilise une technologie de présentation basée sur l’intelligence artificielle pour présenter des stratégies de chasse dans un format clair et cohérent. Les tactiques que vous apprendrez proviennent d’une expérience réelle sur le terrain et des connaissances d’experts, couvrant tout, du contrôle des odeurs et du placement des tirs à la lecture du terrain et au timing de vos chasses. » Wild Camo ne cherche pas à tromper les chasseurs, la chaîne annonce clairement qu’il s’agit d’un personnage créé par l’IA.

Malgré ces avertissements, certains croient regarder une vraie chasseresse et lui envoient des messages.

• « J’adore ta maîtrise du sujet. »
• « Je suis un chasseur chevronné, et elle a vraiment attiré mon attention. Je me demande si elle a besoin d’un compagnon de chasse. »
• « Jeune femme, tu sais vraiment de quoi tu parles ! »
• « Tu assures grave, ma fille ! »

Seuls quelques spectateurs ont compris que Kayla n’était pas une personne réelle. Et voici le problème : les informations fournies par le personnage généré par l’IA ne sont pas si mauvaises. La plupart du contenu est assez basique, couvrant des informations sur l’impact de la pression cynégétique, sur le comportement des cerfs et les meilleurs moyens de les chasser. Il y a malgré tout quelques erreurs que certains chasseurs américains n’ont pas manqué de relever. Cela dit, nombre d’influenceurs réels disent aussi parfois des bêtises…

Ne critiquons pas ces américains pour leur crédulité, nous avons les mêmes en France et les commentaires postés sous des vidéos générées par l’IA sont parfois d’une affligeante niaiserie et naïveté. L’exemple de Xiaoice, une Lolita virtuelle chinoise qui a conquis plus de 600 millions de soupirants sur les réseaux sociaux laisse à réfléchir…

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Le business des influenceurs est-il en danger ?

Le célèbre historien Yuval Noah Harari, auteur du best-seller mondial Sapiens, se demande « si les humains pourront survivre à l’IA ».

Il faut donc se demander quel est le plus que pourront apporter les vrais influenceurs ou « créateurs de contenus » pour concurrencer ce phénomène qui est probablement appelé à prendre de l’ampleur.

Si Kayla, la belle influenceuse artificielle fait encore des erreurs, la technologie va vite permettre d’y remédier et il suffira que ses scripts soient écrits par des chasseurs compétents et spécialistes de leurs domaines pour que cela s’améliore. Elle aura l’avantage de n’être jamais malade, de ne pas faire de caprices de star, d’être toujours de bonne humeur et de ne pas vieillir…

Au-delà des questions de fond, philosophiques et éthiques, n’oublions pas que la chasse est un formidable créateur de lien social et intergénérationnel. Ne la sacrifions pas sur l’autel de la technologie et du virtuel, ne détruisons pas ce qui fait de notre passion un lien indispensable avec nos racines, notre patrimoine et notre identité.

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