Encore une tentative d’interdire la chasse le dimanche. Elle émane de Charles Fournier, député Europe Écologie les Verts. Précisons tout de suite que sa proposition de loi vient d’être rejetée par la commission du développement durable de l’Assemblée nationale. Il est néanmoins intéressant de se pencher sur les arguments avancés par ce porte-parole des associations extrémistes anti-chasse et antispécistes. Nous touchons au grandiose ! S’il y avait un classement des farfelus, incompétents et menteurs, Charles Fournier serait sans aucun doute sur le podium.
« Le nombre d’accidents de chasse augmente »
Le nombre d’accidents a diminué. Il n’y a même jamais eu aussi peu d’accidents de chasse qu’aujourd’hui.
- Baisse de 61% par rapport à la saison 1999-2000
- Baisse de 33,8% depuis la saison 2019-2020
Le député a même le culot de prétendre que la baisse (qu’il ne peut pas nier) serait due au mercredi sans chasse imposé par Dominique Voynet entre 2000 et 2002.
L’excellent Franc-Aller a comparé les statistiques et voici le résultat. Les accidents de chasse ont chuté :
- de 28% entre 2000 & 2002 (mercredi sans chasse)
- de 36% entre 2012 & 2014 (chasse tous les jours de la semaine)
- de 33% entre 2019 & 2022 (idem)
La baisse est donc plus importante quand tous les jours de la semaine sont chassés. Le mercredi sans chasse n’a eu aucune conséquence en la matière.
« La chasse fait disparaître des espèces »
Ah bon, monsieur le député ? Lesquelles ?
La seule espèce disparue en France à cause de la chasse est le bouquetin des Pyrénées et cela remonte au début du XX° siècle.
Ne citez pas le loup car son éradication n’était pas voulue par les chasseurs mais par toute la société française de l’époque comme le montre l’adoption de la loi du 3 août 1882 relative à la destruction des loups. Les chasseurs étaient même plutôt opposés à l’époque à cette politique d’éradication.
Pour le reste, nous aimerions que vous nous citiez quelques exemples d’espèces disparus à cause de la chasse.
« Les traditions peuvent changer »
« Jusqu’en 70 on se battait en duel à l’épée »… Que voici un bon argument. Nous parler des duels à l’épée abolis par Richelieu pour justifier l’interdiction de la chasse du dimanche. Cela dit l’interdiction du duel a peut-être été un mauvais coup porté à la dignité de l’homme comme le dit avec avec un humour un peu désabusé Giuliano da Empoli dans Le mage du Kremlin :
« Richelieu a interdit les duels. Il a fait une loi pour empêcher deux mâles adultes de se défier à coups d’épée, tu te rends compte ? L’homme occidental ne s’en est jamais remis. De là au congé paternité, ça s’est fait dans la foulée. »
D’autre part, nous aimerions savoir ce que Charles Fournier entend par tradition. Cela se limite apparemment aux aspects de la vie sociale qu’il aimerait voire disparaître. Chez nos amis écolos il y a les bonnes traditions, se chauffer au charbon ou au gaz et les mauvaises, chasser, pêcher, assister à une corrida ou à une course camarguaise.
La tradition ne doit pas être confondue avec la pratique sociale. La tradition, c’est ce qui fait de nous des héritiers avec un avenir, c’est la fondation sur laquelle nous bâtissons, c’est la racine qui permet à l’arbre de se développer. Sans elle nous sommes vides et stériles. « Je n’existe que par mes racines, une tradition, une histoire, un territoire. » disait Dominique Venner. En une courte phrase il résume bien l’interdépendance entre entre passé et avenir et entre existence et appartenance. On ne peut être sans « être-là » et sans être « issu de ».
« Les ruraux sont confinés chez eux pendant la période de chasse »
Mais bien sûr, monsieur le député. Ils sont enfermés chez eux du 15 septembre au 28 février. Et s’ils vont dans la campagne ou dans la forêt, ils le font avec casque et gilet pare-balle. Nous avons tous vu ces promeneurs équipés comme des soldats sur le front…
Comment se fait-il alors que l’ONF annonce plus de 700 millions de visites dans les forêts domaniales ? Comment se fait-il que la saison des champignons qui est aussi celle de la chasse voit nos forêts envahies de personnes en quête de cèpes ?
« Une proposition de loi travaillée avec des acteurs de la société civile »
Ah bon ? Lesquels ? Pas les associations de sports de nature qui ont été auditionnées par la commission sénatoriale et qui ont toutes affirmé être opposées à l’interdiction de la chasse le dimanche. Il existe par ailleurs un rapport parlementaire qui exclut cette idée. L’a-t-il seulement lu ?
Alors qui sont ces « acteurs de la société civile » ? Si on en juge par les interviews que vous donnez, il s’agit plutôt de groupuscules anti-chasse radicaux, extrémistes et qui encouragent parfois insidieusement à la violence contre les chasseurs. L’entretien accordé récemment à Convergence Animaux Politique et Futur Asso en est la preuve. Ces deux groupuscules sont à l’avant-garde du combat antispéciste et ne sont en aucun cas des acteurs de la société civile. Ce sont juste des agitateurs et des militants obscurs, dogmatiques et peu démocratiques puisqu’ils veulent imposer leur idéologie en ostracisant et intimidant une majorité de français, chasseurs, pêcheurs, aficionados, éleveurs et tous ceux qui osent encore manger de la viande et du poisson. Cela s’appelle du terrorisme intellectuel.
« Nous sommes le seul pays d’Europe où la chasse est autorisée 10 mois sur 12 et 7 jours sur 7 »
Et le bon député nous cite la Grande Bretagne comme exemple. Encore raté mon bon Charles ! En Grande-Bretagne, le Game Act de 1831 interdit, en effet, la chasse au lièvre, au faisan, à la perdrix, au tétras, au petit coq de bruyère et aux autres espèces de gibier de lande et de bruyère. Par contre toute autre gibier, y compris le grand gibier peut être chassé le dimanche.
Cette loi était voulue par les grands propriétaires fonciers anglais pour interdire la chasse populaire car les classes populaires n’avaient que le dimanche pour s’y adonner. Cette interdiction n’avait donc pas pour but de protéger les espèces ou les promeneurs.
Il prétend ensuite que ceux qui ne sont pas de son avis sont hostiles au dialogue. Conception bizarre du débat démocratique. Mais c’est normal avec ces extrémistes ; ne pas être d’accord avec eux vous rejette immédiatement dans le « camp du mal ».
Europe Écologie Les Verts est devenu un parti qui se fait le relais de tout ce qu’il y a de plus extrémiste dans tous les domaines. On a vu le résultat il y a peu avec les violences à Sainte Soline où quelques députés verts et LFI cautionnaient par leur présence les inadmissibles débordements dirigés contre l’agriculture et les forces de l’ordre. On le constate avec l’état de la politique énergétique française sabotée par les anti-nucléaire, on le voit aussi à l’Assemblée avec ce genre de propositions de loi. Il ne s’agit pas de protéger les promeneurs mais de tuer la chasse française. Nous disons à ces activistes que nous nous laisseront pas faire !
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quand on pense qu’on est passé de Simone de Beauvoir, femme de gauche, ou mieux et plus proche de nous, Simone Weil, merveilleuse femme du centre, pour arriver à Sandrine Rousseau et Rima Ayad, qui sont les femmes les plus haineuses et les plus avides de pouvoir idéologique de l’histoire de notre humanité, qui soutiennent cet abruti (ce clown, pardon). Quelle faille spatio-temporelle nous a échappé pour en arriver là ? Ces gens, parisiens déconnectés (mais très connectés sur les réseaux, le seul espace « naturel » qu’ils connaissent) sont contre tout ce qui est authentique et naturel.
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