Que diriez-vous d’un « petit rendez-vous de chasse » de ce genre ? Le pavillon de chasse de Stupinigi a été construit pour le roi Victor-Amédée II de Savoie de 1729 à 1731. Il se situe près de Turin et est l’une des résidences savoyardes les plus prestigieuses du Piémont.

Un pavillon aménagé pour les chasses royales

Au départ, ce n’était qu’un fortin de défense des seigneurs du Piémont. Il passe ensuite dans la maison de Savoie et devient un lieu de chasse régulier pour les les souverains. Victor- Amédée II de Savoie décide de le transformer en un lieu digne des chasses qu’il organise ; il confie, en 1729, la transformation à l’architecte Filippo Juvarra. Les travaux durent deux ans. Le pavillon de chasse est inauguré le 5 novembre 1731. Il faudra attendre le règne de Charles-Emmanuel III pour que l’hôtel particulier soit aménagé.

Le résultat est majestueux. On y accède par une longue allée bordée de fermes et de l’hémicycle des écuries. Il comporte quatre ailes organisées autour du salon central. Sa vocation de rendez-vous de chasse est rappelée par une statue de cerf placée sur le toit. Il occupe une superficie de 46 000 m2, compte 137 pièces, 17 galeries et son parc fait 160 000 m2.

L’intérieur est un exemple du baroque le plus flamboyant. Sa décoration, chargée à l’extrême est parfois surprenante mais l’ensemble est un témoignage incroyable du style Rococo italien, avec laques et stucs dorés. On peut y voir des oeuvres de l’artiste Bonzanigo, sculpteur préféré de la cour savoyarde, et les travaux en bois de Pietro Piffetti, le plus grand ébéniste de l’époque.

Après l’intermède napoléonien, le palais redevient propriété de la famille royale et il accueille bals, concerts, banquets, visites d’État et est fréquenté régulièrement jusqu’au début du XXème siècle.

Propriété de l’État en 1919, le domaine est rendu en 1925 à l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, propriétaires des terrains depuis 1573.

Il est aujourd’hui un lieu d’expositions temporaires et le siège du Musée des Arts et de l’Ameublement. Y sont exposés des objets de décoration originaux exécutés par les artistes et les artisans les plus importants du Piémont.

On y chassait principalement le chevreuil

C’est aux alentours de 1734 que le pavillon devint un des plus importants centres du « Petit district des chasses royales ». Le territoire autour est assez plat, boisé et riche en ruisseaux et étangs, ce qui en fait un terrain idéal pour le chevreuil.

Durant la seconde moitié du XVIII ème siècle, la maison de chasse de la cour de Savoie comptait deux cents personnes, cent chevaux et plus de cent chiens. Sa gestion était confiée à un Chasseur Gentleman dont la charge était convoitée car elle jouissait d’un grand prestige au sein de la Cour.

Avant chaque chasse, le Chasseur Gentleman faisait un rapport détaillé au roi en indiquant les lieux de remise des plus beaux brocards. Le roi choisissait alors celui que l’on allait attaquer.

Pendant l’occupation française (début XIX ème), les animaux furent presque totalement exterminés du fait d’une chasse trop intensive, du mauvais entretien des bois et du braconnage.

A la restauration, Victor-Emmanuel 1er redonnera ses lettres de noblesse à ce territoire en y élevant des chevreuils relâchés ensuite. Pendant de nombreuses années, le tir du chevreuil fut interdit afin de ré-ensauvager ces animaux. Ceux qui étaient malencontreusement blessés étaient même soignés par un vétérinaire spécialement attaché au territoire.

Voici quelques détails pratiques si vous êtes intéressés :

Adresse : Piazza Principe Amedeo, 7 10042 Nichelino

Horaires : Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 17h30 et 18h30 le dimanche et fêtes


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Un commentaire sur « Un pavillon de chasse hors normes »

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