Dans les Alpes-maritimes, en Aveyron, en Haute-Loire, la réintroduction de certaines espèces animales commence à nuire bien au-delà du monde de l’élevage. Ces attaques seront-elles l’éléctrochoc qui permettra à l’opinion publique de se rendre compte que le ré-ensauvagement voulu par certains n’est pas une si bonne idée que cela ?

Une dame agée attaquée par un vautour

Une dame de 86 ans habitant à Verrières dans l’Aveyron, a été attaquée par un vautour, le dimanche 22 septembre alors qu’elle était dans son jardin. Il semble que le vautour l’ait faite chuter puis l’animal s’est abattue sur elle. Cette pauvre dame souffre de lésions sévères au cuir chevelu et au bras dues aux coups de bec du vautour.

Voici une affaire qui embête bien la LPO qui est à l’origine de la ré-introduction des ces oiseaux dans la région. Pour le responsable local « c’est un regrettable concours de mauvaises circonstances. Cet oiseau, c’est un jeune de l’année, explique le professionnel. Ce sont des oiseaux qui sont en galère, c’est la phase d’émancipation. »

D’autres attaques ont déjà été constatées

Ce « mauvais concours » de circonstances n’est pas le premier car de nombreux éleveurs ont été confrontés à des attaques de vautours sur des bêtes vivantes1, bien que cela soit jugé impossible par les spécialistes de la LPO. Ceux-ci affirment contre toute évidence que cet oiseau est un pur charognard. Ces attaques ont parfois lieu loin des zones de ré-introduction, jusqu’en Haute-Loire2 ou en Aubrac.

Photo fournie par les jeunes
agriculteurs 43

En février 2022, deux randonneurs avaient même été attaqués en Ariège3.

Attaques de loups au coeur du village

À Saint-Cézaire-sur-Siagne, dans les Alpes-Maritimes, c’est un refuge pour animaux qui subit les attaques des loups. Ce département avait été le premier à souffrir de la présence du prédateur dès le début des années 90. Jusqu’à présent, c’étaient les éleveurs et bergers qui subissaient mais l’animal n’hésite plus à venir chasser au plus près des zones urbanisées. La propriétaire de ce refuge a été contrainte d’installer des clôtures éléctriques car le loup franchissait le grillage déjà installé. Elle déclare à la presse :

« J’aimerais vivre en paix avec le loup mais actuellement ce n’est pas possible. Il tue tout ce qu’il trouve, nous on ne peut pas continuer à vivre comme ça. »

Dans le même village, deux ânes ont été tués dans une ferme pédagogique. Sa responsable ne veut pas l’extermination du loup mais veut « une régulation qui permette à tout le monde de travailler. »

C’est ce que disent tous les éleveurs soumis aux attaques depuis maintenant plus de 20 ans. Ils n’étaient pas écoutés, voire moqués. Des spécialistes venus de la ville leur expliquaient d’un ton méprisant qu’ils n’avaient qu’à surveiller correctement leurs troupeaux et qu’ils étaient grassement indemnisés des pertes subies. Maintenant que ces attaques ont lieu au coeur des villages, il est possible que les adeptes du ré-ensauvagement et adorateurs du loup ne reçoivent plus le même accueil.

L’une d’entre elles, à l’allure caractéristique de ces donneurs de leçons, est interrogée par la presse locale et déplore ces attaques mais en rejette la responsabilité sur l’homme qui « empiète sur le territoire naturel du loup. » Il est à noter qu’elle est interviewée en ville où elle habite certainement, bien protégée des nuisances qu’elle fait subir à ceux qui font vivre la ruralité et aux éleveurs, acteurs d’une filière économique déjà bien mal en point.

Le réensauvagement est une idéologie politique

Il est temps que nos politiques fassent un choix et l’annoncent clairement. Veulent-ils une France transformée en parc d’attraction avec loups, ours et vautours dans des zones entièreent vidées de leur habitants ou un pays équilibré dans lequel on trouve encore des agriculteurs, des éleveurs et des promeneurs ?

Comment expliquer que cette idéologie dangereuse ait pu s’infiltrer jusqu’aux plus hauts niveaux de l’État ? N’oublions pas que Gilbert Cochet, théoricien français du ré-ensauvagement, va jusqu’à dire que les réticences des populations à la mise en oeuvre du rewilding devront parfois être combattues avec des moyens « peu démocratiques » mais, pour lui, le jeu en vaut la chandelle. Le titre de son livre – L’Europe réensauvagée. Vers un nouveau monde4 – est révélateur de l’aspect totalitaire de son idéologie. Parler de « nouveau monde » fait un peu penser aux théories de ceux qui voulaient créer « l’homme nouveau ». Il est aussi à noter que le ré-ensauvagement est, pour certains, un des outils de la lutte anti-capitaliste5. Des groupes radicaux associent, ré-ensauvagement, décroissance, décolonialisme, décroissance, technocritique, féminisme… La fameuse « convergence des luttes ».


  1. Les Jeunes Agriculteurs de Lozère dénoncent une attaque de vautours sur une vache vivante à Peyre en Aubrac ↩︎
  2. Saugues: une vache dévorée par une centaine de vautours ↩︎
  3. Ariège. Un vautour capturé après avoir attaqué deux randonneurs, l’OFB le prend en charge ↩︎
  4. L’Europe réensauvagée. Vers un nouveau monde ↩︎
  5. La conservation de la biodiversité est une lutte politique ↩︎

En savoir plus sur Chroniques cynégétiques

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

4 commentaires sur « Vautours, loups, les nuisances du réensauvagement »

  1. Le problème avec les membres de la LPO, c’est qu’ils veulent avoir toujours raison car les experts en la matière c’est eux. (du moins c’est ce qu’ils croient) . D’autre part, même devant des faits avérés, des témoignages de victimes ou de témoins, ils trouvent toujours les mots pour minimiser les faits. On a en marre de ces réintroductions par des associations qui veulent « se faire plaisir » avec les subventions allouées par l’Etat et les collectivités (nous quoi !!!). Parmi ces réintroductions on peut citer les loups, les ours, les vautours, les lynx, les castors européens, les loutres et les autres. Alors STOP.

    J’aime

  2. Pourquoi le ré-ensauvagement est-il décrié par la chasse ? Les espèces citées jouent un rôle dans l’écosystème. Cela ressemble plutôt à de la jalousie de voir la pratique du ré-ensauvagement défendue plutôt que la chasse. L’idéal serait que chacune de ces pratiques soit respectée car en faveur de la gestion de la biodiversité. Et de trouver des solutions face aux problèmes rencontrés.
    En ce qui concerne les accidents et le vivre ensemble, les promeneurs évitent les zones rurales de l’automne au début de printemps. Je vis en campagne et n’ai pas peur du loup, pas ici, mais d’autres pratiques. On fait avec, et on est très nombreux dans ce cas. Mais j’apprécie beaucoup de chasseurs, ceux qui ne passent pas près des habitations et chassent dans leur secteur, sans homme qui vive qu’eux même.
    Essayons de trouver des consensus ? J’ai beaucoup apprécié l’article sur la chasse en Grèce antique. Que le sophisme n’entache pas les échanges sur ce sujet 🙂

    J’aime

      1. Merci de votre réponse. Dommage que ce soit si court et empreint d’une généralité que d’autres affligent à la pratique de la chasse et vous denigrez vous même.

        Pourriez vous me détailler les bénéfices du ré-ensauvagement et celui de la chasse svp ? Ce sont deux pratiques très différentes mais le but est censé être similaire, la gestion de la nature.

        Le but de mon intervention est de montrer que la mise en œuvre n’est pas toujours bien perçue par le camp dit ‘adverse’. Pourquoi ne pas tenter d’accompagner ces acteurs ? Dans certains secteurs existent des chasseurs « écolos », qui évoluent et réfléchissent à des actions en faveur de l’environnement. Ce qui est censé être votre cas selon quelques articles lus.

        Enfin, je trouve cela étrange de critiquer l’acceptation par les gens du pays. Est-ce que la chasse elle-même est acceptée par tous les ruraux ? Tout chasseur dirait que malheureusement, non. Dommage pour cet article moralisateur. Cela met en évidence la poussière qui traine pour vos détracteurs. Tous les chasseurs n’ont pas besoin d’articles s’opposant systématiquement à toute nouvelle idée. Si vous pouvez, essayer de transformer votre colère et haine en actions constructives.

        J’aime

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.