Aujourd’hui les cinquante pays membres de la convention de Berne1, réunis à Strasbourg, viennent de voter pour le déclassement du statut du loup. C’est une bonne nouvelle pour les éleveurs, les chasseurs et le monde rural.

La population de loups en Europe a doublé pour atteindre plus de 20000 individus. Ce n’est plus soutenable pour les éleveurs qui sont en première ligne face au prédateur. On estime que les loups tuent au moins 65 500 têtes de bétail chaque année au sein de l’Union européenne.

Les votes ce matin

Ont voté en faveur du changement de statut : les 27 pays de l’Union européenne plus le Lichtenstein, Andorre, la Suisse, la Norvège, la Macédoine, la Serbie, l’Arménie, l’ Islande et l’Ukraine.

Ont voté contre : le Royaume-Uni, Monaco, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine, l’Albanie.

Comment faut-il interpréter que le Royaume-Uni vote en faveur d’un prédateur qui n’est pas présent sur son sol et qui n’y commet donc aucun dégât ? Ne peut-on soupconner un acte de concurrence économique déloyal ? Si les éleveurs coninentaux souffrent, c’est bon pour les éleveurs britanniques.

Quant au Montenegro et à la Bosnie-Herzégovine, c’est assez surprenant puisque la chasse aux loups est autorisée dans ces pays.

Et maintenant ?

« La modification entrera en vigueur dans trois mois, sauf si au moins un tiers des parties à la Convention de Berne (ce qui fait 17) s’y oppose », a déclaré le Conseil de l’Europe. « Si moins d’un tiers des parties s’y oppose, la décision entrera en vigueur uniquement pour les parties qui n’ont pas formulé d’objections.

La modification du niveau de protection ne sera pas immédiatement applicable dans l’UE. Une fois que l’amendement des annexes de la convention de Berne entrera en vigueur, l’UE sera autorisée à modifier les annexes correspondantes de la directive « Habitats » – l’acte législatif de l’UE qui met en œuvre la convention de Berne – afin d’adapter le niveau de protection des loups en interne.

Le hurlement de la meute des pro-loups

Évidemment, les associations sont furieuses et s’insurgent contre cette décision. Heureusement nos pays sont encore des démocraties et pas des dictatures éclairées par le « savoir » des hautes consciences que sont les amis du loup. Leur opposition est d’autant plus incohérente que ce sont les élevages de plein air qui sont les cibles du prédateur. Cet élevage qui rend tant de services écologiques devrait, au contraire, être soutenu par ces soi-disants amoureux de la nature. Pourquoi ne le font-il pas ?

Petit florilège des réactions outrées des amis du loup.


  1. Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (STE n° 104) ↩︎

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2 commentaires sur « La convention de Berne vote pour le déclassement du loup »

  1. LOUP, DEVENIR CHASSABLE RÉGLERA T-IL LE PROBLÈME DE LA PRÉDATION SUR LES TROUPEAUX?

    Bonjour, si on de bonnes raisons de vouloir ce déclassement, il y a plusieurs points sur lesquels je serais moins optimiste:

    Extraits d’un article que j’ai écrit en 2014

    • Cela n’est pas tout aussi simple, car le loup vit en meute avec des règles de société très strictes, dictées par la génétique et par l’acquis. Suite à des tirs et des prélèvements, si la meute se sent menacée ou se déstructure, des mécanismes automatiques peuvent s’enclencher dits « épi-génétiques » (provoqués par l’environnement, des facteurs extérieurs). C’est alors que 2, voire 3, femelles d’une même meute peuvent mettre bas, saillies par un mâle dominant ou plusieurs mâles. C’est ce qu’on appelle une meute à portées multiples pouvant compter 12 à 18 louveteaux ce qui réjouit les associations de défense du loup, montrant leur totale perte d’objectivité et la dangerosité de laisser à des apprentis sorciers, le soin de s’occuper de la faune sauvage dans une nature anthropophile*
    • RADIO CANADA :  Les chercheurs ont découvert que les loups les plus exposés à la menace des chasseurs ont de plus hauts taux d’hormones de stress et d’hormones reproductrices. Cela altère la structure sociale complexe des meutes et pourrait même avoir des conséquences sur l’évolution de l’espèce. Le professeur de l’Université de Calgary et coauteur de l’étude Marco Musiani explique que les changements hormonaux pourraient donner lieu à une hausse accidentelle des taux de reproduction et à une altération de la structure génétique des loups.
    • Également, si le loup dominant a été prélevé et que la meute ne dispose plus ou pas assez de mâles en âge de procréer ou si une louve ayant quitté la meute ne trouve pas de mâle, il peut même arriver que des femelles s’accouplent avec des chiens si elles côtoient des zones habitées ou pastorales. C’est l’hybridation, un fléau important en Italie (programme LIFE Ibriwolf).  » l’hybridation serait moins une menace dans les endroits où les meutes sont plus stables, en l’absence de braconnage, et où l’habitat est moins transformé par l’homme.

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    1. Tout ceci est bien dévoloppé par les amis du loup, en effet mais rien n’est encore scientifiquement établi.
      Quelle serait alors la solution pour faire en sorte que les populations de loups diminuent jusqu’à un seuil socialement et écologiquement acceptable ?
      J’ai peur qu’il n’y en ai qu’une : augmenter les tirs de régulation et cantonner les loups dans des secteurs où ils ne causent pas trop de dégâts, les parcs nationaux par exemple

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