Comme si la chasse au wapiti dans les hautes terres du Wyoming n’était pas déjà assez difficile, un chasseur de 30 ans, Cade Cole s’est lancé un défi en s’aventurant dans les montagnes pour aller chasser cet énorme animal à l’arc traditionnel et ceci sans emporter ni nourriture ni eau et en ne vivant que de ce qu’il chasse et de ce qu’il récolte.

C’est à la fin du mois d’octobre 2024 que Cade Cole est parti à la poursuite des wapitis. Sa zone de chasse se situait en limite de la zone forestière dans les contreforts des Rocheuses où les températures descendaient jusqu’à – 10 degrés à cette époque de l’année.

Son premier repas, après 40 heures, a été un écureuil qu’il a abattu avec son arc recourbé traditionnel et qu’il a fait rôtir sur un feu de camp qu’il avait allumé de manière traditionnelle, sans allumettes. 

Chasser à l’arc et, en particulier, avec un arc recourbé traditionnnel demande de s’approcher à moins de 25 mètres de l’animal. Cole y est parvenu, tuant un mâle d’un tir de 15 mètres au bout de cinq jours de chasse avec seulement deux chevaux et une mule pour compagnie.

« Revenir aux racines de la chassse »

Cette approche primitive et dépouillée a pour but de « revenir aux racines de la chasse », a-t-il déclaré. 

« Au fil des ans, j’ai commencé à prendre de moins en moins de choses avec moi. Pour ce voyage, je n’ai emporté ni nourriture, ni eau, ni récipients. Juste mon couteau, mon arc et les vêtements que je portais. »

Il a aussi décidé de monter son cheval à cru, le but était de s’approcher le plus possible de la manière amérindienne de monter à cheval et de chasser. Il portait ses flèches sur son dos, dans un carquois qu’il avait fabriqué à partir d’une peau de coyote.

Pas d’allumettes pour allumer le feu 

Pour allumer un feu, il utilise un dispositif primitif composé d’un bâton en forme d’arc et d’une ficelle, qui permet de faire tourner rapidement un autre morceau de bois. Le frottement qui en résulte peut produire suffisamment de chaleur pour enflammer des matériaux tels que de l’herbe sèche. Malheureusement, le premier soir l’herbe était humide et le feu n’a pas démarré. Il s’est donc couché sans feu, sans dîner et avec seulement une peau de wapiti pour dormir.

Le lendemain soir, il a eu plus de chance. Il a pu tuer un écureuil dans la journée et le lichen qu’il avait trouvé était suffisamment sec pour allumer un feu.

Rognons d’écureuil

Une fois le feu allumé, il a fait rôtir l’écureuil et en a mangé toutes les parties comestibles, y compris les abats.  « Non seulement les organes sont savoureux, mais ils sont également vitaux sur le plan nutritionnel », a expliqué Cole. Le fait de ne manger que de la viande rouge peut entraîner une maladie potentiellement mortelle appelée l’intoxication protéinée. « Les chasseurs primitifs savaient qu’il fallait manger les organes internes et d’autres parties du gibier riches en graisses, et c’est ainsi qu’ils survivaient ».

Le succès est enfin au rendez-vous

C’est au cinquième jour que Cad Cole repère enfin un beau mâle couché dans l’herbe. Utilisant la végétation et les mouvements de terrain pour s’approcher, il a réussi à se mettre à distance de tir. 

L’arc recourbé de Cole n’est pas équipé d’un viseur, contrairement à certains arcs à poulies modernes. Pour Cad Cole, la précision est autant une question d’instinct que d’innombrables heures de pratique. « On visualise le tir et, après des milliers de flèches, on y arrive ». La flèche était parfaite puisque la distance de fuite n’a été que de 300 mètres.

Puis il faut dépouiller, vider, découper la venaison et la charger dans les sacs de transport de la mule. Le wapiti est bien plus que gros que notre cerf élaphe. Un mâle pèse en général plus de 300 kg et certains wapitis d’Alaska font jusqu’à 600 kg !

Partager la tradition avec d’autres

Cole a grandi au Texas, dans une famille de chasseurs. Il a déménagé dans le Wyoming à l’âge de 20 ans. Aujourd’hui, âgé de 30 ans, il gagne sa vie comme guide de chasse et propose également des cours de survie dans la nature.

Il ne s’attend pas à ce que ses clients chasseurs poussent les choses à l’extrême comme il le fait lui-même mais il est heureux d’observer les effets positifs que l’éloignement de l’agitation de la vie moderne a sur eux.  « C’est presque comme une désintoxication au stress pour eux », dit-il. 

Partager avec le monde

Cole filme ses aventures de chasse et les publie sur les réseaux sociaux.  « Nous tenons pour acquis que presque tout le monde dans le Wyoming chasse ou, du moins, connaît quelqu’un qui chasse. Mais il y a beaucoup d’endroits dans le monde où c’est moins commun »

L’emport d’une caméra est la seule entorse à son mode de chasse le plus primitif possible. Vous pouvez aller sur sa chaine YouTube pour visionner les images de cette chasse à l’ancienne et de bien d’autres : The World’s Hardest Elk Hunt


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