Interview d’Isabelle Surply, « Oui la chasse c’est notre identité ».

Comme beaucoup d’entre nous je n’ai pas pu retenir un grand sourire en écoutant l’intervention¹ (liens en bas de page) d’Isabelle Surply au conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) à propos de la chasse et des écolos.

Chroniques Cynégétiques a décidé de l’interviewer et de vous présenter cette conseillère régionale qui n’a pas sa langue dans sa poche. Pas de langue de bois, pas de précautions oratoires, voici une élue authentique et offensive qui défend la chasse et qui nous dresse un portrait sans concession des élus anti-chasse.

Bonjour Isabelle, tous les chasseurs de France ont été ravis de vous entendre défendre la chasse et attaquer les élus écolos. Dites-nous en quelques mots qui vous êtes.

Dans l’ordre de priorité, je suis une femme, une épouse, une mère de famille et une élue. J’ai deux mandats, je suis conseillère régionale depuis 2015 et conseillère municipale de Saint-Chamond depuis 2020.

Est-ce que vous chassez ?

Non, malheureusement, je n’ai pas le temps mais j’aimerais vraiment m’y mettre. De plus, j’ai pas mal d’amis et de membres de ma famille qui chassent, je les accompagne parfois.

Vous avez beaucoup fait parler de vous à l’occasion de votre intervention au conseil régional dans laquelle vous défendiez la chasse et fustigiez les élus écolos. Qu’est-ce qui vous poussé à vous lancer sur ce sujet et à être aussi virulente ?

Pour contextualiser, il faut savoir que la région AURA signe des « plans de chasse² » tous les deux ans qui permettent de financer les actions menées par les fédérations départementales de chasse de nos départements. Nous étions en train de discuter de la nouvelle convention 2025-2027. Le président de la FRC était d’ailleurs présent en tribune.

Comme je suis non inscrite, j’interviens toujours en dernier et j’en ai eu marre que tous élus « peine à jouir » de la gauche insultent le monde de la chasse et, puisqu’il était présent ce jour là, insultent par là-même le président de la FRC AURA. J’étais terriblement gênée. J’ai regretté que le président de région ne fasse pas un rappel au règlement car les propos qui ont été tenus devant le président de la FRC étaient particulièrement incorrects.

J’avais préparé une intervention mais devant cette avalanche, je me suis dit qu’il n’était pas possible de laisser ces attaques sans réponse, j’ai fermé mon ordinateur et je me suis lancée en improvisant.

Il est insupportable de constater que ces élus mettent le monde animal au-dessus des humains. Ils sont plus choqués que l’on chasse une bécasse que par la mort de certains de nos compatriotes tués par des personnes sous OQTF.

Je suis toujours extrêmement frappée par le teint pâle de ces élus et le fait qu’ils ne sourient jamais. J’appelle ça des « pisse-vinaigre », des « tristes sires ». Ils ont l’attitude de leurs idées. D’ailleurs je leur rappelle que la consommation de viande est nécessaire à notre équilibre nutritionnel.

Je leur ai aussi rappelé qu’en 1788, lorsque l’on a commencé à collecter les cahiers de doléances pour préparer l’assemblée des états généraux, une des demandes principales était que la chasse ne soit plus réservée aux aristocrates. Et malgré cela ces élus écolos détestent tout ce qui est lié de près ou de loin à la chasse, ils détestent toutes nos traditions.

Je leur ai parlé de bécasse car j’ai fait récemment une expérience gastronomique sensationnelle avec cet oiseau que mon mari avait chassé. Nous avons sorti un grand cru pour l’accompagner et la déguster avec des amis.

Quel était le groupe responsable des ces propos ?

Les écologistes, les socialistes, la gauche en général. Mais ils sont complètement incohérents car ils militent pour la préservation de la nature et de la forêt oublient que quand il y a trop de cerfs, la forêt en pâtit. Soit ils sont incultes, soit ils nient les évidences avec une incroyable mauvaise foi.

Quand j’entends ces « peine à jouir » qui défigurent nos campagnes avec des éoliennes, qui veulent nous convaincre que les modes « doux » de transport sont l’avenir alors qu’ils sont incapables de nous expliquer comment on va recycler les batteries. Comment peut-on être partisan des éoliennes et vouloir en même défendre les oiseaux ?

J’ai trouvé exaspérant cette malhonnêteté intellectuelle, cette décorrélation du réel et cette incohérence à vouloir défendre la nature mais à ne pas le faire intelligemment. Ils ne sont certainement jamais allés faire un tour dans les bois, je ne sais pas où ils habitent mais certainement pas à la campagne.

Je note aussi que la LPO est à mettre dans le même bain car, je n’ai pas peur de le dire, les salariés et militants de la LPO font souvent campagne pour ces partis de gauche contre le camp national.

Je note aussi chez eux une autre incohérence, c’est qu’ils attaquent la chasse, la corrida, l’élevage pour leur soi-disant cruauté mais qu’ils ne disent rien à propos de l’abattage rituel. Évidemment c’est malhonnête, ils sont un peu gênés mais ils ne vont pas s’aliéner une partie de leur électorat.

Ils camouflent en général cette malhonnêteté en parlant des accidents de chasse.

Oui, toujours ! Oui, cela peut arriver mais il y a aussi des accidents de trottinettes. Je rappelle qu’à Saint-Chamond une octogénaire s’est faite tuer par une trottinette conduite par un gamin de quinze ans.

Au début de votre intervention vous avez dit que la chasse faisait partie de notre identité.

Oui, c’est évident. La chasse est dans nos gênes elle a participé à structurer notre identité. C’est même plus qu’identitaire, c’est civilisationnel. 

Au cours de votre intervention, vous avez évoqué les gens qui mettent les animaux sur un piédestal ou sur le même plan que l’homme. Y a-t-il des élus du conseil régional qui se revendiquent ouvertement de l’animalisme ou de l’anti-spécisme ?

Pas à ma connaissance mais je note qu’ils sont étrangement silencieux à propos des attaques des groupes animalistes sur les élevages ou les boucheries.

Je constate aussi que ces personnes qui attaquent l’élevage, la chasse sont des personnes qui ont un problème avec la nature humaine et qui n’ont plus aucune perception de la dimension spirituelle du monde et qu’ils comblent ce vide avec l’adoration du règne animal. Ce sont aussi souvent ceux qui disent qu’il vaut mieux avoir un chien qu’un enfant.

Quelques mots pour conclure, Isabelle ?

J’ai été très étonnée de l’impact de cette intervention mais en fait, je crois que j’ai dit ce que tout le monde pense mais ne dit pas.

Quand on a un équilibre et une hygiène de vie, on se réjouit de ce que la nature nous offre comme le gibier, les bons crus, la joie de vivre. Je n’ai rien dit d’extraordinaire, j’ai juste fait un constat, je préfère vivre ma vie que la leur qui doit être terriblement triste. Ce qui est très amusant, c’est que, depuis, je suis invitée partout à la chasse !

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1. Vous pouvez retrouver son intervention sur Instagram ou sur Tik Tok : https://www.instagram.com/reel/DHtmfB0stpV/?igsh=cTZrODFpbWZpbzdu
   https://vm.tiktok.com/ZNdLhDB5g/ ↩︎
2. Convention 2025-2027 entra la région Auvergne-Rhône-Alpes et la Fédération Régionale des Chasseurs ↩︎