Trop souvent les chasseurs à l’approche et à l’affut sont mal considérés et mal accueillis dans les sociétés de chasse de nos régions. Il est temps que les mentalités changent car les responsables de chasse qui s’opposent à ces pratiques de plus en plus populaires causent un grand tort à la chasse française.

On compte 970 000 chasseurs aujourd’hui. Combien dans 10 ans si rien n’est fait pour attirer de nouveaux pratiquants ?

Il y a donc urgence à attirer de nouvelles recrues ; celles-ci existent, encore faut-il les convaincre et surtout être accueillant !

Approche et affut sont de plus en plus populaires

Le nombre de candidats au permis de chasser est en augmentation depuis quelques années, c’est donc la preuve que le vivier existe mais les modes de chasse classiques, et en particulier la battue, n’intéressent pas toujours les nouveaux candidats (dont beaucoup de femmes) qui ont envie d’une pratique différente.

On entend de plus en plus de remarques du genre « Je voudrais bien m’y mettre mais la battue ne m’intéresse pas, je voudrais chasser à l’approche et à l’affut. »

Or rien n’est fait pour promouvoir ces modes de chasse et accueillir leurs adeptes.

Pire, lorsqu’un de ces nouveaux chasseurs, se présente, permis en poche, à la société de chasse locale et souhaite pratiquer affut et approche, la réponse est souvent :

« Non, on ne fait pas ça ici. Nous ne chassons qu’en battue. »

Et voilà un nouveau chasseur dépité, voire dégouté qui ne rejoindra peut-être pas nos rangs car il est tombé sur des adeptes du « tout battue ». Certains parlent même de la « mafia des battues ». Ceux-ci ont souvent le monopole dans bien des sociétés de chasse et voient d’un mauvais oeil toutes les autres pratiques. L’amateur d’approche, le chasseur de bécasse qui va déranger « nos » sangliers sont mal vus et considérés comme des intrus.

Nos sociétés de chasse et ACCA sont souvent dirigées par des anciens qui n’ont pas pris en compte les nouvelles problématiques auxquelles nous sommes confrontés et qui s’enferment dans ce qu’ils connaissent sans chercher à évoluer.

Cette situation est moins fréquente dans les départements du nord-est de la France où les traditions cynégétiques germaniques du pirsch et de l’affut sont bien ancrées mais le reste du pays est dramatiquement en retard à ce propos.

Approche et affut ont encore mauvaise réputation

Les arguments utilisés pour s’opposer à l’approche sont le plus souvent d’une mauvaise foi confondante et dûs à la méconnaissance de cette chasse. On entend parfois dire que c’est du « braconnage » et que ce n’est pas bien de tirer sur un animal arrêté… C’est, en effet, tellement plus éthique de tirer sur un animal bien lancé, de le rater ou pire de le blesser…

Il y a aussi le sentiment que le chasseur à l’approche va « voler nos animaux » et surtout « qu’adviendra-t-il de la venaison ? »

Oui, après une battue la venaison est répartie entre tous les chasseurs ; la crainte de certains est que le chasseur à l’approche ne garde la venaison pour lui. C’est dramatique d’en arriver là mais c’est argument que l’on entend. Il suffit, pour faire taire cette crainte, d’établir que la venaison issue de l’approche soit, elle aussi, équitablement partagée. Quant à « nos animaux », non, ce ne sont pas « vos » animaux mais ceux de la collectivité et la pratique de l’approche et de l’affut ne fera pas drastiquement baisser les populations de sangliers ou de chevreuils du secteur. 

Le plus grave est que ces réactions négatives ne sont pas le seul fait de présidents vieillissants de quelques sociétés de chasse mais que certaines fédérations départementales ne font rien pour évoluer non plus. Celles-ci devraient, au contraire, encourager ces nouveaux modes de chasse. Force est de constater qu’elles ne le font pas assez et n’incitent pas les sociétés de chasse à accueillir les adeptes de ces nouvelles pratiques. Le mode de scrutin aux éléctions des FDC y est peut-être pour quelque chose. Encore un sujet auquel il faudra s’intéresser…

Attention, il n’est pas question ici de dénigrer la chasse en battue que je pratique et que j’aime. Entendre la musique des chiens, retrouver le groupe pour partager une belle journée, faire le pied, participer à l’après chasse, féliciter untel pour un beau tir, se moquer gentiment de celui a raté l’inratable, s’occuper des chiens et célébrer le tableau du jour, tout cela est un grand plaisir et doit perdurer.

Les avantages de ces nouveaux mode de chasse

Approche et affut offrent pourtant de nombreux avantages. Ils permettent d’attirer de nouveaux pratiquants, ils permettent une gestion plus sélective et ont l’avantage d’être discrets, ce qui est important car la battue peut parfois générer des nuisances que certains riverains trouvent gênantes. Ils ont aussi l’avantage d’être plus efficace pour la protection des cultures en période sensible (semis, récoltes…).

Pour toutes ces raisons, ces modes de chasse devraient être valorisés et encouragés si nous voulons que notre passion améliore son attractivité. Et s’il faut encore rassurer les anciens, affut et approche ne sont pas une menace pour la battue tant celle-ci est ancrée dans les pratiques cynégétiques françaises.


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4 commentaires sur « Approche, affut, des modes de chasse qui doivent être mieux accueillis. Les mentalités doivent changer ! »

  1. Les chasses de types affût, approche ou traque affût sont l’avenir de la chasse au grand gibier.

    Nous avons des personnes qui ne connaissent que leur mode de chasse et ne s’intéressent pas aux autres, se moquent également de l’image de la chasse et de la leur au passage. Après eux le déluge, comme souvent entendu.

    Faisons le tri dans nos rangs, cela fera plus d’espace pour l’innovation et le partage avec les non chasseurs oub neo chasseurs.

    Soyons irréprochables.

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    1. Vous êtes dans l’excès. Non, affut et approche ne sont pas l’avenir. Ce sont juste des modes de chasse complémentaires qui doivent être mieux accueillis. Il n’est pas question de dénigrer la battue ni de la limiter. Entendre une menée de grands courants est un moment inoubliable. Considérer que seuls affut, aproche et traque affut ont droit de cité est aussi mauvais pour la chasse que le contraire. Que serions-nous sans les chiens, sans les traqueurs souvent passionnés qui nous permettent d’entendre de belles musiques dans les bois ?
      « Celui qui n’a pas connu les longues chevauchées derrière une meute hurlante, au coeur des bois ou au flanc des labours, ou seulement les petits matins d’automne à l’orée d’un taillis, le fusil prêt, l’oreille tendue, tous les sens en éveil, écoutant les appels des courants à la poursuite d’un lièvre, celui-là ne sait pas ce que c’est que la vie. » Paul Vialar

      Autant la traque affut est utile et possible dans certaines zones, autant je pense qu’il s’agit plus d’un outil de régulation que dun mode de chasse. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce sont les forestiers qui en font la promotion. Leur argument est « chasser moins mais chasser mieux ». Mais nous, nous voulons chasser et pas chasser moins !
      Quant à faire le tri dans nos rangs, attention à ce genre de phrases péremptoires dont on ne mesure pas assez les conséquences à moyen et long terme. D’abord, faire le tri sur quels critères ? Qui détient la vérité en matière de chasse ? De plus, je pense qu’un gros tri a déjà été fait puisque nous ne sommes plus que 970 000. Voulez-vous que nous ne soyons plus que 200 000 et ne pesions plus rien dans les débats locaux et natioinaux ?

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      1. Évidement la battue a sa place, mais uniquement si elle est bien gérée.

        Nous ne devons pas vivre dans les mêmes régions…

        J’habite dans le sud ouest, et ici la battue est reine, avec de grands chiens. Le souci principal est l’éducation des chasseurs qui se pensent habités d’une délégation des services publiques en mettant les ligne sur les routes, sont postés au pied de leurs véhicules afin de reformer une ligne après la passage des animaux, chassant au gps (non c’est pas pour la sécurité des chiens mais bien pour les suivre lors de la traque)…et je ne parle pas du talkie qui annonce le passage… Le tout laissant une image déplorable au citoyen lambda, et amère pour les chasseurs conscients des dégâts causés.

        Bref, la battue oui, lorsque ce sont des personnes responsables et respectueuses des regles et des autres.

        Nos instances laissent faire et se plaignent ensuite..mais elles sont aussi coresponsables.

        Bonne journée

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