Un amendement visant à taxer les entreprises qui organisent des chasses à l’étranger a été voté récemment à l’Assemblée nationale. Il s’intitule « Taxe sur les séjours de chasse organisés à des fins touristiques par des agences de voyage. »
Il veut instaurer une taxe de 10% du montant total du séjour si celui-ci concerne les espèces suivantes : le lion d’Afrique ; l’éléphant d’Afrique ; le rhinocéros blanc ; la girafe ; l’hippopotame commun ; l’ours blanc et l’argali.
Qui sont les députés à l’origine de cette proposition de loi ?
- Corinne Vignon, Renaissance. A exercé un peu tous les métiers dont astrologue et cartomancienne… C’est vous dire la haute tenue intellectuelle et culturelle de la dame.
- Sandra Régol EELV NFP. C’est elle qui est à la manoeuvre, elle avait déjà déposé une PPL de ce genre en 2024.
- Michel Castellani. Nationaliste corse
- Mereana Reid Arbelot. NFP, autonomiste polynésienne
- Olivier Falorni. PS puis PRG, puis mouvement radical puis mouvement démocrate. Il avait déposé une proposition de loi inspirée par L214 à propos des abattoirs.
- Ian Boucard. LR condamné pour « détournement de suffrages d’électeurs par manœuvres frauduleuses ». Élu député face au RN en 2024 grâce au report des voix de LFI. Il est à noter que ce député est un fidèle de Laurent Wauquiez qui dit défendre la chasse mais n’arrive apparemment pas à « tenir ses troupes ».
- Annie Vidal. Renaissance
- Marie-Pierre Rixain. Renaissance
- Anne-Cécile Violland. Ensemble, majorité présidentielle.
- Vincent Ledoux : RPR à ses débuts, puis UDI, puis LR, puis Agir ensemble et enfin Renaissance. Son parcours démontre quil s’agit d’un homme de conviction ! Titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine, c’est donc tout naturellement que le gouvernement le nomme à la tête d’une mission chargée d’étudier le phénomène de retrait-gonflement des argile. Nous sommes ravis de constater que les compétences de nos élus sont parfaitement utilisées…
Ne nous leurrons pas, c’est la députée « écologiste » Sandra Regol qui est à la manœuvre, elle avait déjà présenté une PPL similaire il y a un an. Les autres élus ne sont là que pour servir de faire-valoir et faire croire à une proposition de loi transpartisane. Il suffit de se pencher sur leur parcours politique et sur leurs réalisations, ou plutôt leur absence de réalisations depuis qu’ils sont dans le circuit politique pour comprendre que ce sont des inutiles qui vivent grassement à nos crochets depuis trop longtemps. Comme ils n’ont ni idées, ni envergure, ils cherchent à exister et à laisser une trace même minime. Un peu comme le sénateur Chaize qui vient encore de faire parler de lui. Quoi de plus facile que d’attaquer la chasse et les chasseurs ? On se donne une bonne image sans aucun risque et on s’attire les voix d’un électorat facile à émouvoir, incapable de réflexion et ignorant des enjeux réels.
Quels sont les arguments de ces députés ?
L’exposé des motifs est particulièrement bref et d’une insondable bêtise. La dernière phrase révèle son véritable but : augmenter les tarifs de ces chasses pour les faire disparaître.
« La présente mesure vise à créer une taxe comportementale sur les agences de voyage qui organisent des séjours de chasse impliquant la chasse d’espèces menacées. Elle s’inscrit dans une logique de lutte contre l’érosion de la biodiversité et de responsabilisation des opérateurs commerciaux français qui contribuent à la pression exercée sur la faune sauvage mondiale. Alors que la France est partie prenante des conventions internationales en matière de protection de la biodiversité (notamment la CITES, la Convention sur la diversité biologique, et la Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030), il est incohérent que des opérateurs puissent continuer à tirer profit de la chasse d’espèces menacées dans des contextes touristiques. L’objectif prioritaire est donc de faire baisser cette activité par effet dissuasif. »
Ce ramassis d’éléments de langage tirés des tracts des associations anti-chasse est affligeant de dogmatisme et révélateur d’une méconnaissance totale du sujet. Nous rappellerons d’abord à ces élus que cette pratique est tout à fait légale : la Cites interdit certes tout commerce de ces animaux en péril, mais autorise les pays signataires à délivrer des permis spécifiques pour la chasse conservation.
Même le WWF admet que « la chasse aux trophées, lorsqu’elle repose sur une compréhension scientifique claire de la dynamique de la population des espèces et qu’elle est gérée correctement, s’est révélée être un instrument de protection efficace dans certains pays et pour certaines espèces y compris celles menacées de disparition. »
➠ Lire aussi : Comment la chasse conservation sauve des espèces en danger
Les arguments de la députée Régol sont principalement inspirés par les activistes d’une ONG, Humane Society international, qui lutte depuis des années contre la chasse dans les pays d’Afrique.
Pour Sandra Regol « la chasse aux trophées spécule sur la disparition des espèces : plus un animal est rare, plus sa valeur sera élevée, donc plus l’espèce est en danger, plus le trophée sera prisé. » Voici une remarque d’une stupidité stratosphérique, époustouflante, bluffante, digne du prix Nobel de la bêtise ! Chère petite madame, si les animaux disparaissent, les chasseurs ne pourront plus chasser, les agences de chasse n’auront plus de clients, les pays qui accueillent ces chasses n’auront plus de revenus, les taxidermistes n’auront plus de travail, etc, etc… Ce serait la fin de toute une filière économique mais ils sont trop prisonniers de leur discours pour pouvoir distinguer ses incohérences.
La chasse conservation permet de sauvegarder espèces et biotopes.
Ces idéologues de comptoir refusent de voir que cette chasse permet de sauver des espèces en péril, qu’elle protège les biotopes et l’habitat de ces animaux. En Afrique, cela représente des millions d’hectares (plus que les parcs nationaux) qui ne sont pas ravagés par une agriculture absolument irrespectueuse de l’environnement ou par les si « vertueux » safaris photos que les anti-chasse présentent comme une solution. Ceux-ci accueillent des dizaines de milliers de touristes et nécessitent la construction d’hôtels, de piscines, de pistes, de centaines de 4×4 pour transporter monsieur Dupont et madame Muller prendre la photo d’un malheureux lion… A l’inverse, sur la même superficie mais dans une zone de chasse, nous aurons 2 chasseurs, un guide et un pisteur. Quel est le meilleur bilan écologique ?

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La faune se porte bien mieux dans les pays qui autorisent la chasse conservation que dans ceux qui l’interdisent. L’exemple du Kenya en est une démonstration éclatante. En 1997, année où ce pays interdit la chasse, il compte 80 000 éléphants, aujourd’hui, il y en a 35 000. Quarante cinq ans sans chasse, 55% d’éléphants en moins. Quel bel exemple de gestion de la faune sauvage !
Quand ce pays veut réintroduire le rhinocéros qu’il n’a pas su protéger, à qui fait-il appel ? A des pays qui le chassent, Afrique du sud et Namibie ! Y a-t-il besoin de plus d’exemples pour démontrer l’inanité des mesures d’interdiction ? Le pire est que ces élus le savent probablement mais qu’ils ont d’autres buts que la protection animale.
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Une proposition dictée par une idéologie marxiste.
Mais le vrai motif est celui qui se cache derrière le discours officiel destiné à plaire aux mémères à chats, c’est la lutte des classes, le ressentiment social et le besoin irrépressible d’une certaine gauche de s’en prendre à ceux qui ont les moyens de s’offrir ces chasses à l’étranger. Nous sommes là dans la fameuse « convergence des luttes » à la manière de Pierre Rigaux et de sa compagne qui ne manquent jamais de rappeler qu’il n’y a « pas d’antispécisme sans lutte des classes ». Ce genre de profession de foi marxiste est d’ailleurs assez savoureux quand on s’intéresse au parcours de la compagne de Rigaux, cette professeur de yoga qui exerce sa profession dans de très beaux endroits qui ne sont certainement pas à la portée de toutes les bourses… La gauche caviar dans toute sa splendeur !
Pour en revenir à Sandra Regol et à ses motivations, elles sont largement reprises par le magazine Reporterre dont on connait la propension à mélanger écologie et lutte des classes.
Voici quelques exemples des arguments utilisés pour « démontrer » la « nocivité » de la chasse conservation.
« Cette chasse est un vestige du colonialisme. »
« Pour les riches, 200 000 animaux sauvages tués et empaillés chaque année…
Ils ne sont même pas capables de s’exprimer dans un français correct, on empaille des chaises pas des animaux.
Mais pour Sandra Régol, le véritable but n’est pas tant de protéger la biodiversité que de s’attaquer aux gens qui pratiquent ces chasses et qui sont « des riches ». Il ne faut pas longtemps gratter le vernis vert pour voir le rouge apparaître. Le surnom de pastèque leur va comme un gant !
Un amendement qui ne verra probablement pas le jour.
Cet amendement sur la taxation des voyages de chasse adopté par l’Assemblée nationale, bien qu’il ait été voté, figure dans un projet de loi qui n’a finalement pas été adopté. Il est donc caduque. Le projet de loi va arriver au Sénat, mais ce sera le texte initial présenté par le gouvernement dans lequel ne figure pas cet amendement. Le Sénat va modifier à son tour le texte initial et il n’y a que peu de chance qu’il reprenne un amendement idéologique aussi marginal.
Si ce texte est adopté par le Sénat, ce projet va atterrir en commission mixte paritaire et n’a pratiquement aucune chance dans la situation actuelle d’être adopté. On dit dans le jargon politique que la commission ne sera pas conclusive. Croisons les doigts et espérons que ce projet retourne dans les oubliettes d’où il n’aurait jamais dû sortir.
Rappelons-nous néanmoins du nom de ces élus qui l’ont proposé et faisons en sorte qu’ils soient au chomage après les prochaines législatives. Afuera !
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Excellent article ! Tout est dit !!!
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Merci !
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