Les bureaucrates de Bruxelles, sous la pression des associations écologistes, veulent qu’à court terme le plomb soit totalement interdit sur l’ensemble des territoires. Hélas, cela ne concernera pas que la grenaille pour le petit gibier mais aussi les balles pour nos carabines grand gibier. Il faudra donc passer au cuivre puisque cela semble la seule alternative envisageable pour le moment. Cela ne sera pas sans conséquence sur le prix des munitions mais aussi et surtout sur la balistique et donc la précision lors du tir.

Évidemment, pour du tir en battue à 80 mètres ou moins, il n’y aura pas beaucoup de différence mais pour le tir à l’approche ou à l’affut, cela change la donne. Voici quelques explications.

Le cuivre n’a pas la même densité que le plomb

En passant des balles en plomb aux balles sans plomb, très souvent, les chasseurs constatent une perte de précision.

En effet, le cuivre a une densité moins élevée que le plomb ; ainsi, lors de la conception d’une balle sans plomb, la seule façon d’atteindre le même poids que la version au plomb est d’augmenter la longueur du projectile.

Et c’est là que réside tout le problème. Plus la balle est longue, plus elle doit tourner vite pour rester stable. Par conséquent, votre carabine aura besoin d’un pas de rayure plus serré. En effet, en augmentant la longueur de la balle, vous augmentez également la distance entre le centre de pression et le point de retournement. Et lorsqu’un projectile n’est pas aligné sur sa trajectoire de vol, le moment de renversement sera donc plus important et fera vaciller la balle, voire la retournera complètement dans des cas extrêmes.

Par exemple, les carabines anciennes en calibre .308 ont souvent un pas de rayure de 1 : 12, ce qui est bien pour des balles en plomb, mais pour des balles sans plomb ou des balles longues et à haut coefficient balistique, il faudrait un pas de rayure inférieur au minimum à 1 : 11.

Les armes récentes ont en général toutes des pas de rayures plus serrés. Par contre, les armes anciennes ne sont pas adaptées à ces projectiles plus longs.

Sur les armes modernes ce pas de rayure est souvent indiqué sur le canon. Si ce n’est pas le cas ou si votre arme est ancienne, il suffit de demander à votre armurier.

Le pas de rayure

Pour être précise, la balle doit être « gyrostabilisée » c’est-à-dire tourner sur elle-même afin d’avoir une trajectoire aussi stable que possible. Plus un projectile sera long, plus il devra tourner vite sur lui-même pour être parfaitement stabilisé en vol. Ce sont les rayures du canon qui vont permettre cette rotation et c’est le pas de rayure qui va influer sur la vitesse de rotation de la balle.

Le pas de rayure, c’est la distance que met le projectile dans le canon pour faire un tour sur lui-même. Le pas se mesure traditionnellement en pouces (1 pouce = 2,54 cm). Les rayures d’un canon au pas de 10 pouces obligent donc la balle à faire un tour sur elle-même en 25,4 cm. Plus le pas est court, plus grande sera la vitesse de rotation. Une vitesse qui est parfois extrêment importante. Prenons par exemple le calibre 300 Win mag, dont la vitesse est d’environ 900 mètres par seconde, cela représente une vitesse de rotation de 3600 tours/seconde et donc 216 000 tours/minute ! A lépoque où les balles étaient entièrement en plomb, avec certains calibres, cette vitesse déformait les projectiles ; c’est pour cela que l’on a inventé le chemisage qui permet au plomb d’être protégé et de ne plus subir les effets de cette vitesse de rotation.

Pour ceux d’entres vous qui comprennent l’anglais, je conseille cette courte vidéo assez intsructive.

Il faut espérer que cette échéance soit le plus retardée possible car cela obligerait beaucoup d’entres nous à changer de carabine et cela rendrait les belles armes anciennes inutilisables à la chasse.

2 commentaires sur « Munitions sans plomb pour nos carabines, quelles conséquences ? »

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