En Suède, qui est un pays modèle en matière de protection de la faune sauvage, la chasse aux loups est autorisée. Intéréssons-nous au modèle suédois qui concilie harmonieusement chasse et protection de la nature et sait dire non à Bruxelles.

La Suède dispose d’un système de gestion adaptative de la faune sauvage qui cherche toujours l’équilibre en trouvant des solutions lorsque les intérêts humains entrent en conflit avec la nature. Grâce à des efforts importants, souvent menés par les chasseurs, de nombreuses espèces animales sont passées d’un statut de menacée à un statut de conservation favorable.

En Suède, la chasse est considérée comme l’un des nombreux outils nécessaires pour garantir et accroître la biodiversité.

De fait, plusieurs autres pays s’inspirent de ce modèle pour améliorer et développer leurs systèmes de gestion des espèces sauvages.

La gestion du loup

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est l’une des personnalités qui a mis en avant les solutions suédoises en matière de gestion des grands carnivores. Lors d’une réunion au Parlement européen, elle a décrit en termes très favorables le modèle suédois de régulation de la population de loups par la chasse.

La chasse aux loups a été réautorisée en Suède en 2010 à la demande des éleveurs de moutons du sud du pays et des éleveurs de rennes du nord (les Samis). La population est estimée par les autorités à environ 480 individus et des quotas de chasse sont attribués chaque année. En 2023, ce quota était de 75. Ours bruns, lynx et gloutons font eux aussi l’objet de quotas de chasse depuis des années.

En 2015, Bruxelles avait averti la Suède que la chasse au loup violait la directive européenne sur les habitats, jugeant que la population de l’animal « n’avait pas atteint le niveau garantissant la conservation de l’espèce ». Les discussions sur ce seuil de viabilité de l’espèce sont sans fin ; ceci dénote bien le caractère politique de cette espèce qui est devenue l’étendard des activistes adeptes du ré-ensauvagement.

L’injonction de Bruxelles n’a, pour le moment, abouti à aucune condamnation, ce qui démontre que le dialogue entre la Commission et la Suède est toujours en cours.

Une gestion adaptative de la faune sauvage

La gestion de la faune suédoise est basée sur des inventaires des biotopes et des espèces animales, ce qui permet d’avoir des chiffres précis et actualisés. Ces données sont fournies par des scientifiques, ainsi les décisions concernant la chasse sont toujours fondées sur une base solide. On considère que la gestion de la faune suédoise est l’une des plus ambitieuses et des plus sérieuses d’Europe.

La Suède est également très engagée dans le développement de la biodiversité sur la base des résultats de la recherche scientifique. Les directives européennes sur la nature sont également dûment mises en œuvre. Les autorités nationales savent impliquer de nombreux acteurs et intérêts différents dans la gestion des carnivores afin de s’assurer un large soutien populaire et une meilleure compréhension du système de gestion.

La chasse est attaquée en Suède comme en France

Les activistes anti-chasse prétendent que le bien-être animal en Suède ne fait pas l’objet des mêmes normes que dans les autres pays nordiques. C’est, bien entendu faux, la loi suédoise précise que la chasse doit être pratiquée de manière à ce que « le gibier ne soit pas soumis à des souffrances inutiles ». C’est exactement ce que l’on retrouve dans la législation des pays voisins.

L’Association suédoise pour la chasse et la gestion de la faune sauvage a été fondée en 1830 et est probablement la plus ancienne organisation de gestion de la faune sauvage au monde. Au fil des ans, elle s’est adaptée à l’évolution des moeurs et de la société. Elle peut s’enorgueillir d’avoir contribué à la sauvegarde de plusieurs espèces sauvages, telles que l’élan, le chevreuil, la loutre, le castor, l’oie naine, le renard arctique et le bécasseau méridional, pour n’en citer que quelques-unes.

La gestion de la faune suédoise fait l’objet d’efforts sérieux et de long terme. Tous ceux qui ont eu la chance de visiter ce pays s’en rendent compte dès qu’ils vont se promener dans la nature.

La Suède dit non à Bruxelles, pourquoi pas nous ?

L’exemple suédois montre aussi qu’il est possible de s’opposer aux directives européennes si on veut bien s’en donner la peine au niveau gouvernemental. Accuser l’Europe de tous les maux est un slogan facile pour une campagne électorale mais la réalité est plus complexe et certains pays démontrent que des dossiers bien préparés peuvent déboucher sur des résultats positifs. On peut donc se demander ce qui empêche la France de suivre l’exemple suédois. Dossiers mal préparés ? Absence de volonté gouvernementale ?

Il est toujours plus facile d’accuser les autres que de faire son autocritique et de constater ses propres faiblesses et erreurs. Cela vaut pour la défense de la chasse comme pour bien d’autres sujets…


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